Fait rare pour être souligné, et sur lequel s’est appesanti le monde politique : c’est l’élection du Président Bassirou Diomaye Faye. Ce dernier en est sorti vainqueur dès le premier tour avec 54, 28% des suffrages exprimés. Si certains sont arrivés à ne plus en parler en reléguant ce haut fait d’arme politique au rayon des souvenirs, ce n’est pas le cas de Sidy Alpha Ndiaye, qui a du mal à s’en départir. «Pour la première fois, on assiste à une alternance avec une vraie alternative», tels sont les propos du professeur agrégé en Droit public à l’université Cheikh Anta Diop. Le Pr Ndiaye intervenait hier dans l’émission «Objection» sur Sud Fm.

«Troisième alternance sur le plan formel, oui… Mais je dirais première alternative», insiste-t-il, pour continuer de s’éblouir de la performance réussie par Bassirou Diomaye Faye.  «Les deux premières alternances ont été, de manière empirique, des alternances sans alternative. Pour la première fois, il y a l’annonce d’une alternative… Pour la première fois, un opposant, Bassirou Diomaye Faye, est élu au Sénégal au premier tour avec ce niveau d’adhésion. 54% pour un opposant dès le premier tour, c’est un fait assez rare en Afrique pour ne pas être souligné… Il s’agit là de quelque chose de profond qui annonce une rupture systémique», analyse l’univer­sitaire. «Lorsqu’on parle de rupture systémique, il ne s’agit pas de parler de changement, d’alternance. Il s’agit de mutations profondes, il s’agit d’un projet révolutionnaire, d’un grand basculement. La rupture systémique, c’est un changement de paradigmes dans les méthodes de gouvernance», explique le professeur Sidy Alpha Ndiaye.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn