Après plusieurs semaines de négociations, l’Etat, les centrales syndicales et le patronat ont signé, hier, un Pacte national de stabilité sociale. Ce contrat moral va ramener le calme dans le monde du travail.

Le gouvernement du Sénégal et les organisations syndicales et patronales ont signé, jeudi, le Pacte national de stabilité sociale censé installer un climat social apaisé propice à une économie compétitive, à la promotion du travail décent productif et à l’équité sociale, a constaté l’Aps.

Cette entente tripartite a été concrétisée au cours d’une cérémonie présidée par le Premier ministre au siège de la Primature, au Building administratif, à Dakar. Quatre secrétaires généraux d’organisations syndicales (Cnts, Unsas, Cnts/Fc et Csa) et autant de représentants d’organisations d’employeurs (Cnp, Cnes, Unacois et Medes) ont apposé leur signature sur le document du Pacte national de stabilité sociale, de même que les ministres du Travail, de l’emploi et des relations avec les institutions, Abass Fall, et de la Fonction publique et de la réforme du service public, Olivier Boucal, agissant pour le compte du gouvernement.

S’exprimant au nom des organisations syndicales, Mody Guiro, Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, a invité ses camarades syndicalistes à respecter leur engagement matérialisé par la signature du pacte. «Notre signature nous engage, et il nous faut nous assumer. J’invite tous les autres à en faire de même, en respectant les termes de ce pacte historique, en ce sens que c’est la première fois que le gouvernement et les partenaires sociaux sont arrivés à discuter de la sorte», a-t-il souligné.
Mody Guiro fait ainsi référence à la Grande rencontre tripartite entre le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, les organisations de travailleurs et le patronat, tenue le 27 février dernier.

Cette négociation collective, qui a permis au gouvernement de recenser les préoccupations des partenaires sociaux et de faire le point sur le contexte économique du pays et les accords en cours, avait pour objectif de baisser les tensions et réduire les dissensions, afin d’instaurer un climat social apaisé favorable à la mise en œuvre de la Vision Sénégal 20250, l’Agenda national de transformation socio-économique du Sénégal.

Le Pm : «Bâtir un vrai modèle économique à même de créer et partager de la richesse»
Avec ce Pacte national de stabilité sociale d’une durée de deux ans (2025-2027), signé ce 1er mai marquant la célébration de la Fête du travail, le gouvernement invite ainsi les syndicats à «surseoir aux grèves et ne pas descendre dans la rue le temps, pour le gouvernement, de régler les problèmes exposés par les acteurs syndicaux».

Prenant la parole au nom des organisations d’employeurs, le président du Conseil national du patronat (Cnp) a rappelé que la «construction de la souveraineté économique» signifie la «réduction de la dépendance à l’extérieur sans nuire à l’attractivité du pays».

Baïdy Agne a, en plus, rappelé plusieurs attentes vis-à-vis du gouvernement. Parmi lesquelles figurent, entre autres, la «résorption de la dette intérieure», le «renforcement du dialogue public-privé, notamment par la loi sur le contenu local», «l’accélération du projet de loi sur le patriotisme économique avec un accès préférentiel à la Commande publi­que».

A son tour, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a réitéré, en wolof, la démarche du gouvernement axée sur le dialogue, la solidarité et la transparence envers les organisations de travailleurs et celles des em­ployeurs afin de favoriser la création de richesse et son partage équitable entre tous les segments de la population. «Il faut d’abord créer de la richesse pour la partager. C’est pourquoi nous avons ce pacte dont la signature constitue un tournant historique pour enfin construire un vrai modèle économique», a déclaré le chef du gouvernement.