Lorsque Me Ousmane Ngom signait en juillet 2011 l’arrêté interdisant toute manifestation aux abords de la Place Washington, Me Madické Niang était ministre des Affaires étrangères. Près de 7 ans plus tard, le Parti démocratique sénégalais (Pds), revenu dans l’opposition après un intermède de 12 ans au pouvoir, demande l’abrogation de cet arrêté. En sit-in ce matin à la Place Washington, devant le ministère de l’Intérieur, dans le cadre de l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied), le Pds estime que la démocratie doit évoluer. «Cet arrêté était pris dans un contexte particulier (contestation du 3ème mandat pour Wade). Deuxièmement, la démocratie ne peut pas stagner, c’est une œuvre qu’il faut parfaire à tout moment. On ne peut pas toujours nous parler d’arrêté. On doit évoluer, car l’état de la démocratie de 2012 ne peut pas être celui de 2018, il faut progresser», a déclaré le président du groupe Liberté et démocratie hier, lors d’une rencontre entre les députés de la Coalition gagnante/Wattu senegaal et l’Intersyndicale pour la défense de l’école et des enseignants (Idee).
Selon Me Niang, des manifestations ont été organisées dans cet espace malgré l’arrêté Ousmane Ngom. «Il ne s’agit pas de porter atteinte aux personnes ou aux biens. On manifeste pour marquer notre désaccord par rapport à tout ce que le gouvernement a fait dans le cadre du processus électoral. Lequel permettra demain de garantir la paix civile. Pour cela, il faut écouter les autres, les voix discordantes. C’est seulement de cette manière que la démocratie restera majeure et mûre au Sénégal», plaide-t-il.
Par ailleurs, après les échanges avec les responsables de l’Idee, le groupe Liberté et démocratie (opposition) «comprend mieux pourquoi l’école est en crise». Pour Me Madické Niang, «c’est parce que le gouvernement ne respecte pas ses engagements sur tous les plans, à savoir les rémunérations, la réalisation des infrastructures, la formation des enseignants». En effet, les syndicats d’enseignants multiplient les débrayages et grèves pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement en février 2014. Une marche nationale de l’Idee est même prévue le 17 mars prochain à Louga. «Le gouvernement diabolise les enseignants. On nous fait un mauvais procès. Les grèves sont malheureusement la seule arme que nous avons parce que le gouvernement ne veut pas discuter avec nous», regrette Cheikh Diop, porte-parole de l’Idee qui regroupe une vingtaine de syndicats. En tout état de cause, un document sera produit pour le groupe Liberté et démocratie qui, selon son président, se fera l’avocat de l’école publique à l’Assemblée nationale.
bgdiop@lequotidien.sn