Le président de l’Assemblée nationale voit de la compétitivité dans une compagnie nationale qui croule sous les dettes et que ses clients désertent au fil du temps.

On sait en effet que la compagnie aérienne nationale ne circule que grâce à la mansuétude de ses bailleurs de fonds. Les déboires rapportés dernièrement par les médias nationaux dont certains concernent ses démêlés avec Carlyle qui lui a loué certains appareils, ne sont pas les seuls. Le pavillon national a des problèmes avec quasiment tous ses partenaires et fournisseurs. L’un de ses plus sérieux à l’heure actuelle, est la note salée de 12 milliards de francs Cfa que lui réclame le banque publique française Bpi.

En effet, Air Sénégal a déjà accumulé 4 défauts de paiement sur la compagnie, sur 3 milliards chacun, pour le montant contracté lors de l’achat de ses Airbus. Les informations obtenues indiquent que la Bpi voulait activer la garantie souveraine du Sénégal, et contraindre l’Etat à payer la créance à la place de la compagnie. Cependant, il semble que des pressions politiques, sans doute venant des pouvoirs français, ont retardé l’échéance, sinon les 4 Airbus d’Air Sénégal seraient saisis. Il semblerait que, sur cette opération, la Banque espagnole Santander avait également offert sa garantie. Il faut sans doute croire que la compagnie avait préféré désintéresser l’un des banquiers avant l’autre.

S’il ne s’agissait que de ces dettes ! Air Sénégal est mis à l’index pour des droits de trafics dont il ne s’est pas acquitté, notamment sur l’Aéroport Charles de Gaulle de Paris, ses traiteurs commencent à refuser de ravitailler ses vols sur les lignes européennes. Peut-on dans ces conditions, s’étonner que les nombres de passagers soient à la baisse d’une année à l’autre ? D’une année à l’autre, la barre de 50 mille passagers est péniblement dépassée, sans compter la baisse des rotations. Il ne faut pas oublier la suppression de nombreuses autres destinations, survenue alors qu’il était encore aux commandes de la politique des transports aériens. Il faudrait être un indécrottable optimiste comme El Malick Ndiaye pour voir un ciel dégagé au-dessus de la compagnie aérienne. Mais si les autorités font plus de com’ sur Facebook et d’autres réseaux sociaux, au lieu de se mettre au travail, le ciel sera si bien dégagé au-dessus de Diass qu’il n’y aura plus de pavillon national.
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