Avec la multiplication des conflits, des millions de personnes ont fui leurs pays, notamment des enfants qui font partie d’une colonne de réfugiés, aspirant à un ailleurs meilleur. Par Justin GOMIS –
La situation des réfugiés ne cesse de se dégrader dans le monde. «Au cours de l’année 2022, 2.9 millions de nouvelles demandes d’asile individuelle ont été recensées, avec un record de 162 pays affectés sur 195 indépendants dont 41% personnes déplacées sont des enfants alors qu’ils ne représentent que 30% de la population mondiale», a informé hier Aminata maïga, coordonnatrice des Systèmes des Nations unies au Sénégal, lors de la Journée internationale des réfugiés célébrée cette année sous le thème : «Pour un monde où les réfugiés auront leur place.» Pour la coordonnatrice du Systèmes des Nations unies à Dakar, «le temps de l’action est plus que jamais d’actualité». Car «ces données nous montrent à volonté la nécessité de préserver le principe fondamental du droit à la vie et d’investir dans les systèmes équitables mais également efficaces», a-t-elle ajouté. Ainsi, pour apporter une réponse à cette question, il faudrait garantir l’accès à l’asile et améliorer son efficacité. «Etre réfugié n’est pas propre à une nationalité, ni à un pays donné ni à un territoire particulier. On ne naît pas réfugié, on le devient. C’est une situation dont nul n’est à l’abri. Et l’actualité mondiale nous montre que tous les continents sont affectés par cette situation. De fait, du jour au lendemain, les statuts peuvent changer», a rappelé Aminata Maïga.
A son avis, il faut développer l’esprit de solidarité dans le monde en ce sens que la gestion des déplacés et des réfugiés n’est pas facile et devient de plus en plus difficile à réaliser pour les associations qui accompagnent les réfugiés. «La solidarité que nous saluons aujourd’hui doit être renforcée et orientée vers la recherche de solutions durables pour continuer à aboutir au bien-être des personnes déplacées de force, loin de leur milieu d’origine ou de leur lieu de résidence habituel», s’est-elle réjouie en demandant de favoriser l’inclusion de réfugiés, gage d’espoir pour ces gens qui sont loin de chez eux.
Et ce jour est une opportunité pour plaider une meilleure intégration des réfugiés par des secteurs dits libéraux. Ce qui amène Philipo Grandi, le Haut-commissaire, représenté par Brahim Mohamed, chef du bureau multi pays du Hcr, à dire que «nous pouvons faire davantage et offrir de l’espoir, des opportunités et solutions aux réfugiés, où qu’ils se trouvent et quelle que soit la situation». «Intégrer les réfugiés dans les communautés où ils ont trouvé refuge est le moyen efficace de les aider à reconstruire leur vie et de contribuer à l’économie du pays qui les accueille. Concrètement, cela signifie garantir aux réfugiés la possibilité de postuler à des emplois, de s’inscrire dans des écoles et d’accéder à des services tels que le logement et les soins de santé. Cela implique également de favoriser un sentiment d’appartenance et d’accueil qui redonne espoir aux réfugiés», a dit le Haut-commissaire qui a célébré cette journée au Kenya.
A l’en croire, l’inclusion est le meilleur moyen de soutenir le réfugié et de le préparer afin qu’il puisse contribuer à retourner dans son pays lorsque les conditions le permettent ou de s’épanouir s’il est installé dans un autre pays. Malgré les efforts consentis et les belles visions des organisations, les réfugiés ne se sont pas privés de faire un coup de gueule. Ils se plaignent d’un manque d’aide. «Nous voulons que vous nous aidiez. Chaque année, on organise la Journée des réfugiés, vous faites de beaux discours et puis vous disparaissez. Les gens que vous aidez ne sont pas meilleurs que nous. Je ne vais pas citer leur nom, par respect aux autorités. Mais il faut nous aider. Nous ne voulons pas tendre la main. Nous avons des aptitudes pour faire de grandes choses. Nous ne demandons que de l’aide pour réussir. Ça fait longtemps que je suis au Sénégal où je travaille dans la circulation comme bénévole. Qu’est-ce que je gagne ? Tout ce que j’ai eu est le fruit de mes propres efforts. Je ne l’ai pas dit pour dénigrer les autorités, mais c’est pour solliciter votre aide», a déclaré Samba, un réfugié. Toutefois, la mobilisation des ressources en faveur des réfugiés demeure un défi majeur qui demande l’implication de tous.
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