La situation des travailleurs du secteur privé de la sécurité inquiète la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds). Dans une déclaration, cette organisation regroupant des partis de gauche informe que «les travailleurs de la Sagam, confrontés au refus de la direction de tenir les élections de leurs délégués du personnel, ont saisi en vain l’Inspection du travail et le Tribunal du travail à cet effet». D’après la Cds, «depuis le licenciement de 15 délégués du personnel en novembre 2007, il n’y a plus eu de délégués du personnel dans cette entreprise privée nationale, de 3 600 agents de sécurité, au su et au vu de l’Inspection du travail». Dénonçant cette situation, la Cds renseigne qu’elle «a fait des émules parmi les chefs d’entreprise du secteur de la sécurité privée». La Cds d’ajouter : «Dans les autres entreprises comme Vigassis­tance, après avoir essayé en vain de licencier des délégués, les directions sanctionnent ces derniers par des mises à pied complètement fantaisistes, injustes et continues, depuis le mois de septembre 2019, simplement parce que ceux-ci ont eu le courage de s’opposer aux irrégularités commises au quotidien par les dirigeants d’entreprise.» En à croire l’organisation politique, «les multiples saisines de l’Inspection du travail ou du Tribunal du travail n’ont servi à rien, confirmant l’impression que la démocratie, la transparence et l’Etat de droit s’arrêtent aux portes de l’entreprise au Sénégal».
La Cds, qui s’est prononcée sur l’assainissement du secteur, déplore le fait que malgré les différentes directives données par le président de la République et les propositions de loi et de décrets au niveau du ministère de l’Intérieur, «depuis le mois de juillet 2019, rien n’a été entrepris par ce ministère pour finaliser ces textes qui sont l’objet d’un consensus entre les représentants de l’Etat, du patronat du secteur privé de sécurité et des travailleurs». Pr Pape Demba Sy et Cie soulignent l’urgence de son assainissement pour plus de transparence dans le contexte sous régional qui menace la paix et la stabilité de tous nos pays. Considérant que ce «statu quo ne peut plus durer», la Cds promet de prendre «des initiatives en direction des autorités publiques concernées pour remédier à ces manquements graves aux droits des travailleurs et à la transparence de la gestion de ces entreprises».
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn