Situation économique et sociale : Barth’ s’en prend au pouvoir

Dans une note de son Secrétariat politique, Senegaal bi ñu bokk de Barthélemy Dias fustige le fonctionnement actuel du gouvernement, qui semble oublier les «urgences de l’heure comme la cherté de la vie, le chômage massif des jeunes et la pauvreté rurale».
Par Dieynaba KANE – Senegaal bi ñu bokk accuse le régime de détourner son «attention des véritables urgences nationales : la cherté de la vie, le chômage massif des jeunes, la pauvreté rurale et une campagne arachidière déjà fragilisée». La formation politique dirigée par Barthélemy Dias s’est prononcée sur plusieurs questions lors d’une réunion. Dans un communiqué, les membres dudit parti ont apporté leur soutien au monde rural concernant la campagne arachidière. Ils considèrent «la demande légitime des producteurs pour la fixation du prix du kilogramme d’arachide à 500 F Cfa et leur rejet de tout retour aux pratiques archaïques du tarare». Rappelant que le monde rural est le «pilier de notre économie», Senegaal bi ñu bokk «met en garde contre la reproduction des graves dysfonctionnements observés durant la campagne 2024-2025». Les partisans de M. Dias dénoncent ainsi «l’opacité persistante entourant le reporting de la campagne agricole et les comptes de la Sonacos que l’Etat annonce vouloir relancer». Et d’ajouter : «A ce jour, seules 150 000 tonnes d’arachide, représentant 52 milliards F Cfa, ont été réceptionnées : un niveau très éloigné des ambitions affichées.» Plaidant ainsi pour que les producteurs soient protégés, ils recommandent «la mise en place d’un tableau de bord hebdomadaire sur les tonnages réceptionnés et les paiements effectués, un mécanisme public de transparence sur les circuits d’achat, afin d’éviter les dérives constatées les années précédentes».
Sur la santé, Senegaal bi ñu bokk trouve le «budget 2026 incompatible avec les besoins des populations». Il est ainsi regretté «la baisse de près de 19% du budget de la santé prévue dans le projet de Loi de finances 2026». Pour les membres de ce parti, cette contraction est «incompatible avec l’évolution démographique, les besoins épidémiologiques croissants et l’explosion des maladies chroniques». Pis, alertent-ils, «cette réduction fragilise les structures sanitaires, expose les patients à une dégradation des services essentiels et place les professionnels de santé dans une situation intenable».
Se prononçant sur la question de l’énergie, Barthélemy Dias et Cie soulignent que «les faits contredisent les promesses». «Depuis sa conférence du 29 octobre, Senegaal bi ñu bokk avait alerté sur le caractère irréaliste des annonces de baisse tarifaire. Les faits confirment cette mise en garde : la Loi de finances 2026 prévoit une réduction de 30 à 40% des subventions énergétiques. Moins de subventions signifient des factures plus lourdes, sans aucune réforme structurelle de la production, du mix énergétique ou des pertes techniques. On promettait une baisse ; on prépare une hausse», ont-ils fustigé. Insistant sur ce point, ils font remarquer que «réduire les subventions sans réforme revient à imposer un impôt déguisé aux ménages».
Congé du Pm : «Une désertion inacceptable»
Sur la situation politique, Senegaal bi ñu bokk s’est étonné du «congé» à durée indéterminée du Premier ministre, alors que le pays traverse une crise financière historique et inédite. Barthélemy Dias et ses partisans le qualifient de «désertion inacceptable». Et de commenter : «Dans un régime présidentiel, un Premier ministre volontairement absent de l’activité institutionnelle en pleine tempête crée un vide dangereux et doit être considéré comme démissionnaire. Le pays a besoin de réponses et de travail, non de disparitions et d’attitudes enfantines qui écornent l’image de la République.» En outre, ils rappellent «que la République n’est pas un théâtre d’ambitions individuelles». Et de lancer un appel : «Le président de la République, garant des institutions, doit protéger la Magistrature, assurer la stabilité institutionnelle et garantir la transparence financière.» D’après ce parti politique, «dans cette tempête, le silence n’est pas une option. La République est au-dessus de tout et de tous».
Au sujet de la «dette cachée», Senegaal bi ñu bokk s’étonne du fait qu’un «an après des déclarations spectaculaires, aucun rapport n’a été publié, aucun document remis, aucune preuve produite». Pourtant, relèvent les auteurs du document, «les dégâts sont réels : suspension du programme avec le Fmi, chute des obligations souveraines, hausse vertigineuse des taux, raréfaction des financements extérieurs et inflation fiscale». Face à cette situation, ils proposent «la publication immédiate d’un inventaire consolidé de la dette, interne et externe, la création d’un comité technique indépendant chargé d’auditer, d’éclairer et de proposer un calendrier de reprofilage crédible, un rapport public trimestriel sur la situation de la dette, pour restaurer la confiance des citoyens et des partenaires».

