Six mois après son lancement, l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass a vu son trafic progresser de 6%. Selon le directeur général de la société de gestion de l’aéroport, Limak Aibd Suma (Las), entre le premier janvier de cette année et maintenant, le nombre de passagers dépasse le million. Le directeur de Las, Xavier Mary, qui avait convié la presse hier à un «ndogou», explique cette croissance par l’arrivée de 4 nouvelles compagnies. Il s’agit entre autres de Rwandair et d’Air peace. Mais, ajoute M. Mary, cette progression est également due à un meilleur remplissage de certaines compagnies. Au total, Aibd dessert 60 destinations par jour pour 36 compagnies aériennes.
Par contre, pour ce qui est du fret, le bilan est négatif avec -2% par rapport à l’année dernière. «L’Aibd s’améliore chaque jour», se réjouit le directeur de Las.
Pour le secrétaire général de la société de gestion détenue à 34% par l’Etat du Sénégal et à 33% par chacune des deux sociétés turques, Suma et Limak, il s’agit de consolider cette dynamique de croissance. «D’ici la fin de l’année, nous voulons développer une vision et une stratégie globale sur les 5 ou 10 ans qui vont nous dire comment nous allons atteindre tel niveau de trafic en droite ligne de l’objectif de faire de Dakar un hub sous régional», explique Pape Maha­wa Diouf.
Tout comme l’ancien aéroport de Dakar, Aibd est en concurrence avec les autres aéroports africains. Et dans cette course, le Sénégal a du plomb dans l’aile dans la mesure où de nombreuses redevances pèsent encore sur les prestations. Au premier plan figure la Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia) qui devait financer la construction de l’aéroport et qui est toujours maintenue pour rembourser les emprunts de l’Etat dans le cadre de la réalisation de l’infrastructure. Selon M. Mary, ces redevances sont de l’ordre de 10 à 20% des redevances globales. «Pour éviter justement de mettre trop de charges financières sur les compagnies et d’arriver à une situation d’augmentation des redevances, l’idée est de développer des redevances extra aéronautiques, c’est-à-dire qui sont supportées par des commerces ou des services que nous offrons aux passagers», explique M. Mary en donnant l’exemple d’un projet de galerie commerciale.
Malgré tout, des problèmes subsistent dans la gestion de ce nouvel aéroport. Il en est ainsi de la gestion des chariots à bagage. Selon le secrétaire général de Las, les prestations fournies ne sont pas encore satisfaisantes mais, souligne-t-il, «il n’y a pas encore une situation de crise» avec le prestataire. Il poursuit en indiquant que les discussions se poursuivent pour apporter des changements. Sur les problèmes soulevés par les forces de sécurité qui se sentent à l’étroit dans le parking, M. Diouf explique que la société chargée de gérer le parking, Senecartours en l’occurrence, avait prévu un modèle de gestion bien défini avec un nombre de places réservés aux forces de sécurité qui sera revu à la hausse. «Nous avons un équipement moderne, nous avons des professionnels, nous avons une piste et une position géographique et surtout nous travaillons à avoir une qualité de service irréprochable», souligne M. Diouf.
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