La Société nationale des Habitations à loyer modéré (Sn Hlm) serait dans une situation difficile. Si l’on en croit les syndicalistes de la boîte, le Directeur général, Mamadou Diagne Sy Mbengue, en est responsable à cause de sa «mauvaise gestion».

Par Dieynaba KANE – La Sn Hlm serait-elle dans une mauvaise passe ? C’est en tout cas ce que font savoir les syndicalistes de cette société. Ces derniers accusent le Directeur général de mauvaise gestion. Dans une déclaration, la section Cnts de la Sn Hlm dénonce une affectation arbitraire des agents, des recrutements à tout-va d’une clientèle politique. S’agissant du premier point, les syndicalistes informent que «depuis quelque temps, le Directeur général, Mamadou Diagne Sy Mbengue, a pris de manière arbitraire des décisions d’affectation ou de mutation des agents en violation des dispositions de la convention nationale interprofessionnelle du 30 décembre 2019, notamment en son article 36». Selon eux, ledit article stipule  que «lorsque les mutations ne sont pas prévues dans les conditions d’engagement, aucun travailleur ne peut être muté dans un autre établissement de l’employeur situé dans une commune ou une localité autre que celle de son lieu de travail habituel, sans son consentement». A en croire le collège des délégués de cette société, il a été constaté que «les décisions sont prises sans le consentement des agents affectés et qu’aucune clause de mobilité n’est prévue à travers leur décision d’embauche».
Pire encore, ajoute-t-il, «toutes les décisions d’affectation visent dans le dispositif, la convention nationale interprofessionnelle du 30 décembre 2019». D’après les syndicalistes, «de telles décisions n’ont aucun fondement juridique, car elles sont en porte-à-faux des dispositions de la convention visée».
Les syndicalistes, qui soulignent que «les personnes mutées, sont des femmes mariées, recrutées pour servir à Dakar», soutiennent que «leur seul tort, c’est de refuser de renoncer à leur dignité, de dire non à la mauvaise gestion sans précédent de la société, de réclamer le traitement équitable des agents et le respect de l’accord d’établissement violé par les autorités de la Sn Hlm». Pour eux, l’origine des affectations c’est «la réclamation de réparer une injustice sur le traitement salarial et certains avantages accordés de manière discriminatoire à certains agents». Dans le document, il est aussi reproché au Dg de la Sn Hlm «des recrutements à tout-va d’une clientèle politique». D’après la section Cnts de la Sn Hlm, «ces recrutements dépensiers ne sont pas prévus dans le budget et la plupart des postes ne sont pas pourvus».
Pire, renseigne-t-elle, «la société a d’énormes difficultés à faire face aux charges fixes de fonctionnement». Autre grief retenu par les syndicalistes contre le Dg Sy Mbengue, c’est le recrutement d’un «chauffeur payé par la Sn Hlm», alors que «ce dernier est au service de sa famille». Les syndicalistes dénoncent aussi «des pratiques administratives nébuleuses et inquiétantes» révélées par «la mise en place du nouvel organigramme de la société».
En effet, expliquent-ils : «Monsieur Sy Mbengue a sollicité l’accord du Conseil d’administration pour valider un organigramme réalisé dans le cadre d’une réorganisation supposée de la société ; mais après avoir obtenu l’aval du Conseil d’administration, la grande surprise choquante est de constater le déploiement d’un organigramme différent surchargé de nouveaux postes non prévus.» Pour les délégués de la société, «la raison fondamentale, c’est la patrimonialisation de la Sn Hlm par le recrutement massif de parents et clients politiques».
Pour mettre un terme à ces pratiques, les syndicalistes exigent «l’annulation de toutes les décisions arbitraires de mutation ou d’affectation, le départ du Secrétaire général, Modibo Sarr», celui de la directrice des Ressources humaines, Ouza­matou Chitou. Il est également demandé «l’arrêt immédiat de tout recrutement dans la société, la suspension de tous les contrats temporaires, la régularisation des injustices sur le traitement salarial et autres, la liquidation des crédits construction dus au personnel».
Suite aux accusations du collège des délégués de la Sn Hlm sur la gestion de la société par M. Mamadou Diagne Sy Mbengue, Le Quotidien a tenté de le joindre pour avoir sa version. Mais toutes nos tentatives sont restées vaines.
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