Des avancées sont notées dans la politique mise en place par l’Etat du Sénégal pour arriver à l’égalité hommes-femmes en termes de représentativité au niveau des instances de décision. C’est ce qui ressort de l’évaluation à mi-parcours de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (Sneeg 2), qui fait ressortir des limites à franchir pour renforcer la tendance, qui veut que l’égalité hommes-femmes soit davantage prise en compte dans les politiques publiques.Par Amadou MBODJI – 

Les Etats membres des Nations unies ont déployé d’énormes efforts pour parvenir à l’égalité entre les hommes et les femmes, à travers les cadres internationaux, régionaux et nationaux, depuis l’adoption de la déclaration et le Programme d’action de Beijing en 1995. C’est sous ce rapport que le Sénégal a très tôt compris que la promotion et la protection des droits humains, et plus particulièrement ceux des femmes, constituent un préalable à son développement inclusif et durable. La mise en place de la Stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre (Sneeg 2), après la première phase, est à verser dans les efforts déployés par l’Etat du Sénégal pour arriver à cet objectif, en partenariat avec la coopération italienne avec à sa tête Roberto Gotti, représentant de l’Agence italienne. Une évaluation à mi-parcours de cette dite stratégie par le Comité national de pilotage révèle des avancées faites dans ce sens. «Aujourd’hui, les acteurs considèrent à 73% au moins que le Sneeg est une politique pertinente. Au moins 82% des acteurs interrogés considèrent également que la Sneeg est une politique cohérente, en phase avec les orientations du Pse, mais également contribue à la réalisation d’un Etat du Sénégal émergent, au développement durable pour l’agenda 2026. Les résultats ont mis en exergue également les efforts du gouvernement en matière de promotion du genre, aussi bien en termes de sensibilisation que de formation des acteurs, mais surtout de promotion de la participation des femmes illustrée aujourd’hui par une représentation au niveau de l’Assemblée nationale au moins de 42% en termes de femmes parlementaires. Egalement, l’évaluation a mis en exergue les efforts du gouvernement en termes d’institutionnalisation du genre», mentionne Mame Ngor Diouf, Secrétaire général du ministère de la Femme, de la famille, de la protection de l’enfant, lors d’un atelier tenu il y a quelques jours. «Notre budget est sensible au genre à travers une dotation budgétaire de toutes les cellules genre et surtout un document spécial budget-genre annexé à la loi des finances. Tous ces efforts ont été relevés par le rapport et permettent de dire que le gouvernement est sur la bonne voie pour renforcer l’autonomisation des femmes, pour corriger les inégalités», embraie-t-il. «Aujourd’hui, à travers l’évaluation, nous avons noté que des efforts importants ont été faits en matière de budgétisation. L’Etat dote les cellules genre au moins d’un budget de 10 millions pour leur fonctionnement. Mais, ce sont toutes les politiques de fonctionnement sectorielles qui doivent être sensibles au genre. Ce n’est pas une dotation spécifique pour les femmes, mais c’est une prise en compte du besoin des femmes par des affectations budgétaires conséquentes dans les domaines de l’éducation par exemple, au-delà de l’accès des filles à l’école, prévoir de façon spécifique des toilettes séparées garçons et filles et mettre des ressources conséquentes pour avoir ce dispositif partout au niveau national», surligne M. Diouf.
Soulignant par ailleurs «les défis majeurs à relever», le Sg du ministre de la famille dit qu’«il s’agit d’investir davantage dans la sensibilisation, surtout au niveau des communautés, pour une meilleure compréhension du genre et l’appropriation du genre par tous les acteurs». «Parce que le genre», selon lui, «vise simplement à identifier les inégalités découlant des réalités socio-culturelles et des perceptions d’inégalités à l’égard de la femme ou de la fille, qui constituent au moins la moitié de la population», pour gommer, a-t-il laissé entendre, une «certaine incompréhension» de ce concept qui suscite «une controverse» au niveau d’une certaine opinion. En tout cas, les résultats du document d’évaluation mettent «en exergue des recommandations fortes au nombre de 14» que les toutes les parties prenantes vont «ensemble mettre en œuvre à travers une feuille de route pour la perspective 2026».
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