10 ans. C’est le temps que l’Etat du Sénégal s’est donné pour réduire drastiquement le phénomène de l’émigration irrégulière. La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (Snlmi 2023-2033), validée ce jeudi, a un plan basé sur 5 axes et a été partagée aux acteurs pour y parvenir. Par Malick GAYE –
Drame à Ouakam et à Saint-Louis, sauvetage en pleine mer par la Marine espagnole… Chaque semaine pratiquement, le Sénégal se réveille avec son lot de morts causés par l’émigration irrégulière. Une situation qui pose le débat sur l’efficacité des politiques publiques de jeunesse. Si pour l’heure, l’opinion reste persuadée que l’Etat a failli à sa mission de maintenir le pays attractif, d’autres sont allés chercher la cause de ce drame dans les pratiques de la société sénégalaise matérialiste. En tout état de cause, le gouvernement ne souhaite pas voir ses «efforts» sombrer dans l’oubli.
Dans un exercice de communication, le gouvernement de Amadou Ba a invité les acteurs de la question ainsi que les membres de la délégation de l’Union européenne pour la validation politique de la nouvelle Stratégie de lutte contre la migration irrégulière (Snlmi) et le trafic de personnes. «Des résultats appréciables ont été obtenus en matière de lutte contre le trafic de migrants, la traite des personnes, ainsi que les autres causes qui s’y rapportent. Les Fds se sont appliquées à réduire le phénomène de l’immigration irrégulière en dépit de sa complexité. Il est nécessaire de démultiplier nos initiatives et de nous fixer de nouveaux objectifs», a affirmé Antoine Diome, épaulé par son Premier ministre, ses collègues en charge des Sénégalais de l’extérieur, de la Communication, de l’Economie et de la Jeunesse. «La Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et de pratiques assimilées, mise en service en 2018, a déjà produit des résultats. Pour 2018, la Dnlt a interpellé 672 personnes et déféré 180 personnes pour trafic de migrants, traite des personnes, usurpation d’identité et faux et usage de faux. Pour 2021, 5 pirogues ayant quitté le Sénégal sont arrivées aux îles Canaries, soit une baisse de 85% par rapport à 2020. Grâce aux politiques publiques de financement et d’emplois des jeunes et au travail des Fds. Cette tendance s’est confirmée en 2022, avec l’installation de nouveaux antennes de la Dntl», a exposé le ministre de l’Intérieur. Pour lui, cette question, pour être réglée, doit être l’affaire de tous. Néanmoins, Antoine Diome a assuré que l’Etat va continuer de jouer sa partition. A cet effet, il a partagé la nouvelle Stratégie nationale de lutte contre l’immigration irrégulière. Cette dernière va être déroulée sur 10 ans. Ainsi, d’ici 2033, l’Etat va dérouler sa politique sur 5 axes que sont : «La prévention avec les questions d’emplois et de financement, la gestion des frontières, la répression qui vise les trafiquants et les convoyeurs, les mesures d’appui et de protection des migrants et le retour et la réinsertion de migrants irréguliers.»
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