Les organisations patronales n’ont pas encore lâché leur bâton de pèlerin pour le renforcement de la paix sociale au Sénégal. Un appel à la paix, lancé le 6 mars dernier, a été suivi hier d’un autre qui englobe, parmi les signataires, des organisations syndicales parmi les plus représentatives du pays.
La situation actuelle du pays est jugée suffisamment préoccupante pour mobiliser encore les acteurs sociaux et économiques dans un appel à la paix pour la stabilité sociale. Après celui lancé les samedi 6 et dimanche 7 mars par les Organisations du secteur privé, à savoir la Cnes et ses partenaires que sont le Cnp, le Meds, l’Unacois Jappo et le Ges, les mêmes structures ont vu cette fois-ci la coalition des confédérations des syndicats des travailleurs, composée notamment de la Cnts, de l’Unsas, la Csa, la Cnts/Fc et l’Udts, s’associer à elles pour réitérer avec force leur appel à préserver la paix et la stabilité sociales «qui ont jusqu’ici distingué le Sénégal, surtout au regard des défis socio-économiques majeurs auxquels nous sommes confrontés, exacerbés par la pandémie du Covid-19».
Les défis en question ont pour noms «l’amélioration des conditions de vie de la population, la situation de précarité des travailleurs, les réductions de salaires, les pertes d’emploi croissantes, la fermeture d’entreprises et la baisse des activités économiques aussi bien du secteur informel que de l’informel, les difficultés d’insertion des jeunes dans les marchés du travail, les retards relatifs aux quantums horaires dans l’enseignement scolaire, supérieur, professionnel et technique et la surcharge de travail du personnel médical». Dans ces conditions, il va quasiment de soi que, comme il a deux semaines, les organisations socio-professionnelles souhaitent la poursuite du dialogue, aussi bien social que politique, et le souhaitent sincère et constructif. Elles invitent les citoyens à «privilégier l’unité, la solidarité nationale et l’intérêt supérieur de notre République».
Auparavant, les signataires s’étaient émus du nombre important des blessés et des vies humaines perdues lors des dernières manifestations, et n’ont pas manqué de présenter leurs condoléances aux familles éprouvées. Elles ont également déploré «la destruction des biens privés et des investissements d’entreprises». Deux semaines auparavant, les organisations patronales s’engageaient, dans un esprit de solidarité nationale, à créer des emplois et à améliorer les conditions de vie des populations. Cette fois-ci, symptôme de l’engagement de structures encore plus nombreuses, les engagements portent, en plus de la création et la préservation des emplois, à la contribution au pouvoir d’achat des Sénégalais, ainsi qu’à l’environnement des entreprises et des travailleurs.
Sans doute que tous ces partenaires sociaux ont compris que le challenge de l’emploi des jeunes ne peut être laissé aux seules mains de l’Etat et qu’elles y ont un rôle des plus importants à jouer, pour aider à mettre le Sénégal sur les rails d’une croissance véritablement inclusive, gage d’une stabi­lité sociale et d’une confiance retrouvée par tous les partenaires étrangers.