L’Association des métiers de la musique du Sénégal approuve la décision du Conseil d’administration de Sodav au sujet de la révocation de son directeur gérant Bouna Manel Fall à qui il est reproché, «non pas une malversation, mais d’avoir dépensé des sous sans l’aval du Conseil d’administration».
Bouna Manel Fall ne peut pas compter sur le soutien de l’Association des métiers de la musique du Sénégal (Ams). Cette organisation considère que la révocation de M. Fall de son poste de directeur de la Sénégalaise des droits d’auteurs et des droits voisins (Sodav) est justifiée. Par conséquent, l’Ams salue la décision du Conseil d’administration et l’encourage à être vigilante. Mais que reproche-t-on réellement au désormais ex-directeur gérant de la Sodav au point de le révoquer ? Selon le président de l’Ams, Daniel Gomez, l’ex-directeur gérant aurait commis des fautes lourdes dans l’usage de ses prérogatives. Sans l’aval du Conseil d’administration, ni compte rendu après acte, M. Fall aurait recruté une dizaine de stagiaires, des experts et rénover les bâtiments de la structure au moment où cette structure peine à trouver des sous pour payer les artistes.
M. Gomez reconnaît toutefois qu’il existe une clause dans les textes de la Sodav autorisant le directeur gérant à prendre des mesures, sans consulter le Conseil d’administration en cas d’urgence, mais il doit rendre compte ensuite. Selon l’Ams, cette clause ne peut protéger des actes posés par Bouna Manel Fall dans l’exercice de ses fonctions. Puisque défend-on, les décisions susmentionnées prises par M. Fall n’avaient rien d’urgent. «Il n’y a rien d’urgent à faire les dépenses qu’il a effectuées surtout que cette société a du mal à rassembler de l’argent pour payer les ayants droit», a dit Daniel Gomez hier en conférence de presse. A l’en croire, il n’est pas reproché à M. Fall des malversations comme l’avancent certaines rumeurs. «C’est suite à une demande d’explication par rapport à une gestion qui a été faite où les frais de gestion sur plus de 160 millions, ont dépassé la centaine de millions qu’il a été révoqué», mentionne Daniel Gomez. «En examinant les éléments, on s’est dit que les dépenses qui ont été faites sont avérées, il n’y a pas eu de détournement mais il se trouve que le Conseil d’administration n’a pas donné son aval», clarifie-t-il encore.
«Ce que les textes disent, par rapport aux prérogatives du gérant, nous avons examiné toutes les questions et avons trouvé que le Conseil d’administration était dans ses droits», a conclu Daniel Gomez. Révoqué, Bouna Manel Fall a été remplacé par le secrétaire général de la Sodav, Aly Bathily qui assumera l’intérim en attendant que cette société nomme un nouveau directeur. «Les sentinelles que nous sommes auront à cœur de dénoncer tout manquement avéré dans la gestion de la SODAV à tous les niveaux et quel que soit le niveau de responsabilité», lit-on dans un communiqué reçu au journal Le Quotidien.
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