Sans tambour ni trompette, la toujours très glamour soirée d’ouverture des Journées cinématographiques de Carthage s’est tenue ce week-end à Tunis. Dans une ambiance empreinte de solennité, les festivaliers ont sacrifié aux différentes traditions qui ponctuent ce rendez-vous du cinéma et qui présente cette année 128 films parmi lesquels 4 films sénégalais en compétition dans différentes catégories.

Comme à leur habitude, les Journées cinématographiques de Carthage s’ouvrent par le traditionnel défilé sur le tapis rouge des stars, acteurs, producteurs, réalisateurs…, du monde du 7e art en général. Cette année encore, cette tradition a été respectée rassemblant des centaines de Tunisiens venus applaudir leurs idoles ainsi que les invités et personnalités venus du monde entier. Entre strass et paillettes, les festivaliers ont rivalisé dans des accoutrements tout aussi glamour, subjectifs que beaux. Mais la cérémonie en elle-même fut toute simple. Une sobriété qui rompt d’avec celle des années antérieures où le Grand Palais des arts de Tunis accueillait, en grande pompe, ce rendez-vous panafricain du cinéma.
Cette année c’est la «reine mère des salles de cinéma de Tunis», Le Colisée, situé sur la très symbolique Avenue Bour­guiba, qui a accueilli l’évènement. Salle comble, tonnerre d’applaudissements, discours d’usage, hommages et projections de films, le tout dans un beau scénario orchestré par le grand Ramzi Malouki, journaliste et producteur de reportages. Maî­tre de cérémonie de cette belle fête du cinéma, il est, dit-on, «une incontestable référence dans le monde de l’audiovisuel hollywoodien». L’honneur lui est donc revenu après sa dernière prestation aux Jcc qui date de 2004, de présenter les différents jurys et de rappeler les films en compétition. Parmi ces membres de jury, l’on retrouve le journaliste et critique de films sénégalais, Baba Diop, qui siège pour la catégorie «Longs et courts métrages documentaires», ainsi que la «talentueuse actrice», Rokhaya Niang, qui siège parmi ceux qui décerneront le «Prix Tahar Chériaa pour la première œuvre».

La vitrine du Sénégal à Carthage
Au total, ce sont quatre films sénégalais qui sont en compétition cette année à Carthage. Félicité de Alain Gomis rivalise avec 13 autres longs métrages de fiction. Kemtiyu-Seex Anta de Ousmane William Mbaye est en compétition longs métrages documentaires avec 13 autres documentaires. Et dans la catégorie des «Courts métrages fiction», ce sont deux films du Sénégal qui seront de la partie : Dem Dem ! de Lopy Pape Bouname et Christophe Rolin puis Fallou de Alassane Sy.
Cette 28ème édition des Journées cinématographiques de Carthage met en tout à l’honneur, 128 films du monde entier, entre documentaires, courts métrages et longs évoquant des sujets actuels, à savoir : la tolérance, l’injustice, la violence, la migration et bien d’autres. Une édition «plus humaine», selon les organisateurs du festival. Ceux-ci ont également rendu hommage, à travers un clin d’œil vidéo-projetée, aux cinéastes disparus dont le très célèbre Samir Farid.
Le ministre tunisien de la Culture a, lui aussi, dans un discours solennel, salué cette belle dynamique impulsée à ce festival, qui reste l’une des meilleures plateformes du cinéma africain et arabe.
Cette 28ème édition des Jcc, qui s’est ouvert avec la projection du film palestinien Ecrire sur la neige de Rashid Mashar­wi, zoome également sur le cinéma algérien en proposant dans la programmation hors compétition, 12 films entre classiques et modernes.
Samedi prochain, le palmarès final des œuvres en compétition sera rendu public au Théâtre municipal de Tunis. En attendant, les guichets des salles de cinéma de Tunis sont déjà pris d’assaut par les nombreux amoureux du 7e art.