#Somone – Implantation d’une Amp dans leur localité : Les acteurs locaux de la pêche disent niet
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L’implantation d’une Aire marine protégée dans la commune de Somone n’est pas du goût des acteurs de la pêche de la localité, qui ont perturbé avec des brassards rouges, la cérémonie de célébration de la Journée internationale de la diversité biologique.Par Alioune Badara CISS(Correspondant)
– La cérémonie de célébration de la Journée internationale de la diversité biologique, qui s’est tenue le week-end dernier à la Somone, a enregistré un incident majeur. En effet, dès le début des prises de parole, une foule compacte est sortie de nulle part arborant du rouge. Les manifestants ont exprimé leur courroux contre l’installation de l’Aire marine protégée de la Somone.
Ces derniers, regroupés au sein du Clpa (Comité local de pêche artisanale), dénoncent la mise en place de cette Aire marine protégé, ils disent avoir plus besoin de récifs pour améliorer la pêche. «Nous avons trois mamelles dans cette commune, l’agriculture on en parle plus parce qu’il y a plus de terres, il y a le tourisme et les hôtels qui se sont accaparés de la mer, il ne reste que la pêche. Nous savons tous que l’Amp et les hôtels du point de vue de la norme ne font pas bon ménage. Nous ne sommes pas d’accord avec l’implantation de cette Amp dans notre commune et nous ferons tout notre possible pour qu’elle ne se réalise pas», a déploré Soda Ciss, responsable des femmes transformatrices de la Somone.
Par ailleurs, l‘année 2021 constitue un tournant majeur pour la Convention sur la diversité biologique, compte tenu des urgences climatiques et de la crise sanitaire mondiale marquée la pandémie du Covid-19 avec ses conséquences à tous les niveaux. Mais également, il faut noter que la plupart des maladies infectieuses émergentes chez l’homme sont des zoonoses et la principale source des agents responsables, est le contact direct et ou indirect avec la faune sauvage. Les facteurs de propagation de ces maladies sont notamment liés aux changements environnementaux et aux conséquences d’activités humaines. Les êtres humains dépendent d’écosystèmes stables et sains pour leur survie. C’est pourquoi, il est urgent d’agir pour mettre le monde sur la voie d’un avenir plus durable.
Lors de la cérémonie officielle de cette journée célébrée le week-end dernier à la Somone, dont le thème portait sur «Nous faisons partie de la solution pour la nature», le colonel Gogo Banel Ndiaye, conseiller technique numéro 1 du ministre de l’Environnement et du développement durable, qui représentait ce dernier à la cérémonie, est revenu sur le choix de la Somone pour abriter cette journée. «Le choix de l’Aire marine protégée de la Somone n’est point fortuit. En effet, les aires protégées constituent la pierre angulaire des efforts déployés pour conserver les espèces et les écosystèmes. Elles jouent aussi un rôle important en maintenant les moyens de subsistance des populations locales et en contribuant au bien-être économique et social. Elles réduisent le risque de catastrophes naturelles en contribuant à atténuer les effets des changements climatiques par le biais de la déforestation évitée et le maintien des services fournis par les écosystèmes», a relaté le colonel Ndiaye.
Cependant, au niveau de cette zone qui abrite des espèces menacées telles les tortues marines qui méritent une attention toute particulière, l‘Amp constitue par ailleurs le premier site de nidification de ces dernières. «C’est également un milieu à fort potentiel de développement avec, entre autres, des formations de mangrove qui, bien que constituant un écosystème très fragile, offrent divers biens et services écosystémiques aux populations locales.»
Ainsi, elle a invité la population à s’engager en faveur de la conservation de la biodiversité. Car elle permet également de prendre davantage conscience de la nécessité d’avoir une nouvelle vision pour la biodiversité en vue d’asseoir les bases d’un développement durable.
Au Sénégal comme dans le reste du monde, l’état actuel de la biodiversité représente un enjeu de taille au vu des fonctions importantes qu’elle assure dans divers domaines et différents secteurs. Ainsi pour éviter la dégradation des ressources biologiques qui portera préjudice aux différentes échelles constitutives de l’économie nationale et aux biens matériels et immatériels que l’homme tire de celles-ci, le Sénégal a consenti beaucoup d’efforts en matière de conservation de la biodiversité. «Nous avons un potentiel biologique relativement important composé d’environ 7830 espèces connues réparties entre les animaux comprenant 4330 espèces animales et les végétaux regroupant 3500 espèces et les champignons 250 espèces. En milieu marin et côtier, en plus des parcs nationaux à frange marine, de nouvelles actions de conservation portent sur la mise en place d’un réseau national d’aires marines communautaires protégées qui fait passer le nombre d’aires marines protégées de cinq avant 2012 à 12 en 2021», a renseigné le conseiller technique N°1 du ministre de l’Environnement et du développement durable.
abciss@lequotidien.sn