Son procès mis en délibéré : Moustapha Diakhaté maintenu en prison jusqu’au 2 juillet

Il devra patienter encore 15 jours en prison pour connaître son sort, car le juge a fixé au 2 juillet son délibéré. Peut-être plus ? Le Ministère public a requis hier 3 mois de prison ferme contre Moustapha Diakhaté, jugé hier pour offense au chef de l’Etat et offense à une personne exerçant une partie des prérogatives du président de la République. Malgré cette nouvelle affaire, l’ex-député montre qu’il reste inflexible dans ses positions contre «la clochardisation» de la République par Pastef. Par Justin GOMIS –
Jugé hier pour offense au chef de l’Etat et offense à une personne exerçant une partie des prérogatives du président de la République, Moustapha Diakhaté devra rester en prison jusqu’au 2 juillet. C’est ce jour-là que le juge du Tribunal des flagrants délits va donner son délibéré. Et il risque une peine de six mois d’emprisonnement dont trois mois ferme, accompagnée d’une amende de 200 000 F Cfa, si le Tribunal suit les réquisitions du Ministère public. Avec lequel le prévenu a eu des échanges tendus, suivant même sa ligne de conduite devant les enquêteurs. Lors des débats, le procureur a formulé des réquisitions sévères à l’encontre de l’ancien président du Groupe parlementaire Bby.
A la barre, Moustapha Diakhaté n’a pas changé de disque : «Quand l’enquêteur avait commencé à m’interroger, j’avais honte parce que je pensais qu’on allait me poursuivre pour des faits plus sérieux.» Il enchaîne pour partager son étonnement : «ce même procureur n’a pas eu le temps de poursuivre Ousmane Sonko lorsqu’il a appelé Bassirou Diomaye Faye Serigne Ngoundou. C’est l’insulte la plus grave qu’il ait entendue depuis qu’il est élu président de la République. Ousmane Sonko a utilisé ce sobriquet dont tout le monde connaît la signification. Or, Serigne Ngoundou veut dire : un faux marabout, celui qui ne dit pas la vérité», a lancé l’ancien député.
Dans la foulée de son procès, l’homme politique passé par le Rnd, le Pds, l’Apr, avant de prendre ses distances avec les partis politiques, a publié un communiqué pour montrer qu’il est loin de se ramollir. Il dit : «J’ai été jugé ce matin (hier) par le Tgihc (Tribunal de grande instance hors classe) de Dakar. Je remercie mes avocats qui m’assistent depuis le début de la procédure. Les propos qui me sont reprochés ne constituent nullement une offense, mais un chant pour la République dont je refuse la clochardisation par Pastef. Il n’y a pas de forêt sacrée pour la critique citoyenne en démocratie. Que mes geôliers sachent que la volonté de me faire peur ou de me réduire au silence est vouée à l’échec.» Il poursuit : «Je prie mes avocats de ne pas introduire une demande de liberté provisoire. S’il faut rester une éternité dans ma prison je le ferai, et je resterai toujours droit dans mes bottes et attaché à mes principes républicains. Vive la République ! Vive le Sénégal !»
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