De retour de Chine où il a fait une semaine, le Premier ministre a fait un «live», comme il aime si bien le faire, afin de faire son compte rendu de voyage, solder ses comptes avec l’ancien régime et la Justice.

Heureux comme Sonko, qui a fait un bon voyage en Chine. Le Premier ministre, toujours sonné par la situation du pays après plus de 14 mois de gestion, a du mal à changer de discours. «On ne pleurniche pas», dit-il. Mais, il parle toujours de la situation économique du pays, de l’encours de la dette qui frôle les 100%. Aujourd’hui, il promet un plan de redressement économique dans les plus brefs délais. «Ce sera un excellent plan pour sortir le pays de cette situation», assure le Premier ministre, qui a détaillé les contrats et conventions signés lors de son séjour chinois.

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Chassez le naturel, il revient au galop. Dans son discours, il continue à solder ses comptes avec le régime Sall et la Justice en commentant la décision de la Cour suprême d’hier dans l’affaire qui l’oppose à Mame Mbaye Niang. «C’est avec ce dossier qu’on a écarté ma candidature. Ce sont les mêmes magistrats qui sont à la Cour suprême, et je voulais qu’ils aillent jusqu’au bout de leur logique. Je participerai à toutes les élections que je voudrais», assure Sonko, déterminé à poursuivre son combat.

«J’ai écrit au ministre de la Justice le 5 mars 2025 pour lui dire que veux que la Justice prenne ses responsabilités. Il m’a répondu le 26 mars en disant que ma fonction de Pm va rendre difficiles d’éventuelles procédures. Le 2 avril, je dis que c’est le citoyen Sonko qui vous a saisi. Je n’ai peur d’aucun dossier. Je serai prêt à répondre devant la Justice pour qu’elle instruise les dossiers à charge et à décharge. Nos avocats vont saisir le ministre de la Justice dès demain (aujourd’hui) avec des faits nouveaux avec les rapports que nous détenons. Où est la personne qui nous accusait ? Elle a fui le pays. Il faut que la Justice sénégalaise soit à la hauteur des attentes des citoyens. Que le dossier soit rouvert parce qu’il n’a rien à voir avec notre inéligibilité. C’est un combat de principes. Je me bats pour que le pays change. Politiquement ou étatiquement (Sic) qu’on soit magistrat, Directeur général ou fonctionnaire. Je ne suis jamais allé chercher mes passeports, et on est venu me faire mes passeports diplomatiques et je voyage comme je veux. C’est la Justice qui se discrédite elle-même, même si on est tous d’accord qu’il y a d’excellents magistrats», tente de relativiser Sonko.

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En tout cas, le Premier ministre reste toujours agacé par la tournure des évènements. «On n’oublie pas ce qui s’est passé à cause de magistrats à qui on a donné des terrains et de l’argent pour m’empêcher de ne pas être candidat. Cela a créé beaucoup de tensions avec des morts et des emprisonnements», dit-il. Il ajoute : «On attend la Justice sur ces questions, sur des vols de milliards. Je n’ai jamais appelé un magistrat ni un procureur. Je veux être indépendant. Comme ça, j’aurai la liberté de critiquer parce que je ne pas serai pas lié par un poste de Premier ministre. Ni l’Etat ni un poste ne peut me changer.»