La dernière sortie de Alioune Tine, parlant d’un «Etat pastéfien» qui se mettrait progressivement en place, avait fait beaucoup réagir les «Patriotes». Au lendemain de ces réactions, un des membres du parti Pastef tente de recadrer ses camarades. Lansana Gagny Sakho, dans un texte publié hier sur Senego, écrit : «Alioune Tine a toujours été là pour dénoncer les dérives du régime de Macky Sall, mais surtout pour défendre le président Ousmane Sonko. Il a fortement participé à la mobilisation de la Communauté internationale.»

Aux «Patriotes» qui s’agitent comme quand ils n’étaient pas aux affaires, Sakho leur fait savoir : «(…) nous ne sommes plus dans l’opposition, vous devez en prendre conscience et arrêter les invectives. Il n’y a plus de combat, il faut délivrer ce que nous avons convenu avec la société sénégalaise, c’est ce que cette société attend de nous.»

L’ancien de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas) de prévenir contre une éventuelle défaite de leur camp lors des futures élections législatives. Sa conviction, à ce propos, est : «Evitons de penser que le paysage politique sénégalais se réduit à notre parti. Les prochaines échéances législatives ne seront pas une promenade de santé, une éventualité de les perdre n’est pas à écarter. Ne pas avoir une majorité parlementaire, ce sera la fin de Pastef.»

Ne voulant pas tomber dans l’euphorie, Lansana Gagny Sakho lance cet appel à ses compagnons politiques : «Nous avons juste gagné une bataille, mais pas la guerre. Certains propos irrespectueux pourraient être un retour de bâton, on peut bien discuter dans le respect et la courtoisie.»

Sakho rappelle qu’il est venu «le moment de redoubler d’efforts» afin de «mieux soutenir le Président Diomaye, et ce n’est pas en restant enfermés dans des certitudes qu’on y arrivera». Car le responsable du parti Pastef reste persuadé que «le Président Diomaye a été élu par 54% de Sénégalais. L’erreur serait de croire que tous ces 54% sont des militants de Pastef. La grande majorité de ces électeurs n’appartient à aucun parti politique. Cette réalité doit appeler de notre part à beaucoup d’humilité. Cette humilité commence par avoir de la retenue et du respect, mais surtout mesurer vos propos».
Par M. T. DIATTA – mdiatta@lequotidien.sn