Hier les leaders de la coalition Yewwi askan wi et les députés du même camp politique ont dénoncé la sortie à l’Hémicycle de la députée, Amy Ndiaye Gniby, contre le président fondateur du Pur, Serigne Moustapha Sy et accusé le Président Macky Sall. Les parlementaires de ce groupe de l’opposition attendent de leur collègue de la mouvance présidentielle qu’elle présente des excuses publiques.

Une opposition parlementaire vent debout s’est dressée hier contre le régime en place. Et le point de presse du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur) a bien servi de tribune aux leaders de Yewwi askan wi (Yaw) et à leurs parlementaires de s’insurger contre les propos de la députée de Benno bokk yaakaar (Bby), Amy Ndiaye Gniby, accusée d’avoir tenu des propos discourtois à l’endroit de Serigne Moustapha Sy, président du Pur. A travers sa déclaration, la députée de Bby rappelait à ses collègues de Yaw l’engagement pris, en 2016 au cours d’un point de presse du maire de Dakar, par Serigne Moustapha Sy d’aller en prison, si Khalifa Sall était incarcéré dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar. Les députés membres du groupe Yaw ont exigé, au cours du point de presse, de Mme Ndiaye qu’elle présente des excuses publiques. Le président dudit groupe parlementaire, Birame Souleye Diop, n’en dit pas moins quand il déclare : «Ce que nous attendons d’elle, c’est qu’elle présente des excuses publiques. Et non des excuses du président de groupe parlementaire Oumar Youm. Si elle ne le fait pas, nous userons de tous les voies et moyens qui sont offerts pour bien mener ce combat.» Celui qui est aussi maire de la commune de Thiès Nord n’avait pas omis de faire savoir, pour le déplorer, ceci : «Nous n’avons jamais douté que nous arriverons à ce point. Parce qu’elle a commencé à insulter tout le monde lors des travaux de commission. Nous avons constaté, lorsque la députée prononçait ses propos discourtois, que tous les députés de la majorité ont applaudi. Cela veut dire qu’ils partagent le propos de la parlementaire. Ce qui est irresponsable.»

Les leaders, qui ont pris part à la rencontre, n’ont pas manqué d’exprimer leur opinion sur l’incident de dimanche à l’Assemblée nationale lors du vote du projet de budget 2023 du ministère de l’Intérieur.

Sonko parle de «ligne rouge» franchie
Ousmane Sonko ne se fera pas prier pour sonner la charge. Il fera état de «ligne rouge», qui a été franchie. Puisqu’il fera savoir : «Je n’aurais jamais pensé qu’on en arriverait à ce qu’un député puisse avoir le courage d’insulter un guide religieux au sein même de l’Hémicycle.»

«C’est seulement avec le régime de Macky Sall qu’on a connu des débats sur l’appartenance ethnique ou confrérique», a soutenu encore le président du parti Pastef, tout en rappelant avoir alerté pendant plusieurs années sur la direction dangereuse que le pays prenait à cause des agissements du pouvoir.

«En faisant l’intérieur du pays, je me suis rendu compte que les Sénégalais ne veulent plus de Macky, qui compte faire un forcing en 2024 en passant par la terreur en emprisonnant et en tuant», a déclaré Ousmane Sonko faisant allusion à sa tournée nationale le «Némékou Tour» qu’il a entamée il y a près de deux mois.

Le président de Taxawu Senegaal, quant à lui, s’interroge sur la personne qui influencerait l’honorable députée Amy Ndiaye Gniby de Bby. Puisque Khalifa Sall, qui apporte son soutien au président fondateur du Pur, n’a pas manqué de se demander : «Qui est derrière cette députée pour qu’elle puisse avoir le courage de prononcer de tels propos à l’encontre de Serigne Moustapha Sy dans un piètre débat ?» L’ancien maire de Dakar a appelé les parlementaires de l’opposition à poursuivre le combat au Parlement afin de porter les revendications des populations, au lieu de se lancer dans des débats non importants.

Enfilant toujours la toge de la désapprobation, le coordonnateur national, qui fait office de numéro 2 du Pur, va tonner, de son côté. Cheikh Tidiane Youm martèlera, entre autres : «Trop c’est trop! Nous n’accepterons plus que des gens continuent à insulter Serigne Moustapha Sy. C’est fini !»