Gérard Araud a pris sa retraite sans oublier de lancer une dernière phrase assassine, com­me il l’a souvent fait en 37 ans de carrière.

En poste à Washington depuis 2014, l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Araud, n’a jamais hésité à afficher publiquement ses désaccords avec Donald Trump. Au moment de prendre, vendredi 19 avril, sa retraite de la fonction publique à l’âge de 66 ans, l’ancien ambassadeur en Israël et représentant de la France au Conseil de sécurité de l’Onu compare l’Administration du Président américain à «la cour de Louis XIV», dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian.
«Vous avez un vieux roi, un peu fantaisiste, imprévisible, mal informé, mais qui veut être le seul à décider», poursuit le diplomate, bien décidé à clore sa relation avec Donald Trump comme il l’avait débutée : dans une confrontation feutrée, mais frontale, non dénuée d’une pointe d’ironie.

«Un monde s’effon­dre devant nos yeux»
Dès l’annonce de l’élection du candidat républicain à la Maison Blanche en novembre 2016, Gérard Araud avait ainsi commenté la nouvelle sur Twitter : «Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige.» Un message repris et dénoncé par de nombreux observateurs, notamment par la chaîne conservatrice Fox News. L’ambassadeur nommé aux Etats-Unis par François Hollande avait finalement préféré retirer son Tweet quelques heures plus tard.
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