Sortie de promotion au Cesti : 33 journalistes sur le marché du travail

La nouvelle promotion du Cesti est composée de 12 journalistes spécialisés en presse écrite, 11 en radio et 10 en télévision. Soumeylou Boubèye Maïga, homme politique malien et ancien pensionnaire du Cesti décédé en 2022, en est le parrain. «Le seuil des 60 ans constitue un symbole social fort. Loin d’être un marqueur biologique, 60 ans signifient pour le Cesti le début d’une décennie d’innovation, de sauts qualitatifs, de projets d’enthousiasme et de changements positifs», s’est réjoui son directeur, Mamadou Ndiaye. «Vous avez bénéficié d’une bonne formation. Nul doute que ceux qui cherchent la qualité feront appel à vous et y mettront le prix», a-t-il déclaré à l’endroit des nouveaux diplômés. Il a ajouté, en citant le journaliste français et spécialiste des médias africains Thierry Péret, que «des journalistes formés, c’est au moins l’assurance que certaines maladresses flagrantes peuvent être évitées dans le traitement des évènements. C’est un plus grand respect pour les faits et une attention portée à leur construction avant de les livrer au public». Le directeur du Cesti a évoqué «le contexte difficile» dans lequel intervient cette cérémonie de graduation, marqué par l’affaiblissement du secteur des médias et un processus de réorganisation du secteur. Il a pointé, à cet effet, la situation économique «désastreuse» des entreprises de presse, la précarité dans laquelle évoluent les journalistes et «l’obsolescence» de certaines dispositions du Code de la presse qu’il juge en déphasage avec les pratiques journalistiques actuelles. Ces difficultés incitent à poser la question de «l’éternel défi» de l’insertion des nouveaux diplômés, de même que la valorisation de leur travail dans les rédactions.
A ce titre, il a lancé un appel au ministre de la Communication, des télécommunications et du numérique, présent à cette cérémonie, lui demandant d’engager un «dialogue franc» avec les acteurs de la presse, pour soutenir et accompagner les journalistes. Cela devrait favoriser l’accès à des informations de qualité délivrées par des organes de presse «forts» et «responsables», a dit le directeur du Cesti. S’agissant de la situation du Cesti, Mamadou Ndiaye a plaidé pour la modernisation de ses infrastructures et du matériel roulant de l’établissement qu’il dirige, dans l’optique de développer, dès la rentrée prochaine, de nouveaux programmes de Master spécialisés. Il a fait l’éloge du parrain de la journée, le défunt Soumeylou Boubèye Maïga, le présentant comme un «leader avec une capacité d’écoute énorme, une culture politique avérée, un homme généreux qui avait beaucoup de qualités, une intelligence vive, une grande curiosité qui en a fait un journaliste bien informé, très critique et aux analyses bien documentées et pertinentes». «Le Cesti est une école de référence en Afrique de l’Ouest et dans le continent. Il a formé des générations d’étudiants devenus de hauts cadres dans le public comme dans le privé, parmi eux, de grandes personnalités ici, au Sénégal, et dans la sous-région, à l’image du parrain de cette promotion», a déclaré le Recteur de l’université Cheikh Anta Diop, professeur Alioune Badara Kandji. Dans son propos, il a invité le Cesti à se positionner davantage dans le secteur de la recherche, qui doit nourrir l’enseignement et le service à la communauté. Il a annoncé la mise en place prochaine d’une chaîne de télévision universitaire, qui vient s’ajouter à une radio déjà fonctionnelle depuis quelques années. De son côté, le porte-parole des étudiants de la promotion a plaidé pour «l’insertion effective» de ses condisciples dans le marché du travail, ainsi que la dotation en équipements innovants de cette école d’excellence qui, désormais, a rang de faculté au sein de l’université de Dakar.
Aps