La France est disposée à négocier avec les pays membres pour améliorer la zone franc. Le ministre français des Finances en visite à Dakar a hier réaffirmé cette volonté.
Le gouvernement français est disposé à toutes négociations allant dans le sens de l’amélioration de la zone franc.
«Nous sommes ouverts à toutes les propositions d’amélioration de la zone franc et si ces propositions sont audacieuses, la France est prête à suivre cette audace», a répondu hier le ministre français des Finances. Bruno Le Maire réagissait lors d’un point de presse à l’issue du lancement du programme Choose Africa à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar (Cciad).
D’après M. Le Maire, il appartient «aux Etats membres de la zone franc d’imaginer l’avenir de la zone franc et de le faire de manière indépendante et souveraine». Il a indiqué que «la France est respectueuse de l’indépendance et de la souveraineté de tous les Etats de la Zone franc».
Par ailleurs, le ministre français des Finances s’est réjoui des résultats de ladite zone monétaire, où il note des pays qui ont particulièrement bien réussi. «Le Sénégal est un très bon exemple, la Côte d’Ivoire également. Ces deux pays sont au cours des dernières années, les pays en développement qui ont connu les meilleurs résultats économiques», a estimé M. Le Maire.
Aux militants anti-Cfa qui pensent qu’on ne peut pas réussir économiquement en restant dans la zone franc, il a rétorqué : «C’est faux, le Sénégal et la Côte d’Ivoire sont deux exemples très convaincants qu’on peut réussir dans le cadre de la zone franc, qui apporte de la stabilité, de la garantie aux investisseurs.»
Le ministre français a néanmoins reconnu qu’il y a d’autres pays qui connaissent plus de difficultés. «Mais nous sommes là justement pour apporter des réponses à ces difficultés, trouver les voies de développement, essayer de renouveler aussi la manière dont on peut accompagner ce développement», rassure-t-il.
On sait que les pays de la zone monétaire de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac), connaissent quasiment tous, des difficultés qui ont fait que le Fonds monétaire international (Fmi) a même préconisé la dévaluation de la devise pour cette zone. Cela ne s’est pas fait parce que la France ne soutient pas encore cette mesure. Néanmoins, bien qu’ils soient presque tous des pays producteurs d’hydrocarbures et d’autres minerais, les pays de la Cemac ont tous vu leurs économies passer sous le diktat de la France et des institutions internationales comme le Fmi.
A la réunion de Niamey, capitale du Niger, beaucoup d’Etats membres de la zone franc avaient voulu savoir comment la France qui les a invités à mener des réformes structurelles, allait-elle accompagner ces réformes. «Nous voulons réfléchir avec tous les Etats de la zone franc à la manière dans laquelle nous pouvons mieux accompagner les structures, mieux accompagner les Etats», a répondu Bruno Le Maire.
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