Sortie du leader de Pastef : Sonko au Grand théâtre

La dualité au sommet de l’Etat a été de la graine à moudre pour le Pm Ousmane Sonko lors de sa conférence publique de la Jeunesse patriotique du Sénégal (Jps), hier au Grand Théâtre, en s’en prenant à l’opposition qui, selon lui, n’est mue que par une volonté de chercher à semer la discorde entre le Président Bassirou Diomaye Faye et lui. C’est peine perdue pour cette opposition qui, d’après le chef de Pastef, gagnerait à être plus forte et à s’entourer d’une expertise pour apporter au régime actuel la réplique que le parti Pastef avait réussi à faire valoir contre le régime sortant.Par Amadou MBODJI –
Le Pm Ousmane Sonko souhaite voir une opposition forte au Sénégal. Mais du point de vue des tendances qui se dégagent, cette opposition est loin d’être ce qu’il pense. Sonko estime que la seule chose qui intéresse l’opposition, c’est de «phagocyter» le duo qu’il forme avec le Président Bassirou Diomaye Faye. «Je suis démocrate, je ne suis pas pour la réduction de l’opposition à sa plus simple expression. Je veux voir une opposition très forte, qui a de la force à revendre. Une opposition qui viendra pour contredire en se basant sur des chiffres et sur de la connaissance. Nous voulons une opposition qui porte la réplique à la hauteur de celle que nous avions portée au régime sortant, au point de chercher à nous réduire à néant. Mais si on n’y prend garde, nous n’aurons pas une opposition, suivez mon regard… Parce que cette opposition sénégalaise n’a qu’une stratégie, celle de semer la discorde entre le Président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. La personne qui va nous séparer n’est pas encore née. C’est pourquoi cette opposition devrait se reposer ou aller revoir sa copie pour apporter un débat d’idées», fait-il savoir.
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«C’est mieux que je sois aux côtés de Bassirou Diomaye Faye. S’ils connaissaient Bassirou Diomaye Faye, on prierait que je reste encore là. Je lui demande souvent de faire preuve de clémence, Bassirou Diomaye Faye me répond : «Koromack, c’est comme si les gens m’ont atteint mystiquement.»», déclare-t-il.
Le Pm Ousmane Sonko déclare qu’il vaut mieux que Bassirou Diomaye Faye soit le Président du Sénégal plutôt que lui, devenu son Premier ministre et qui, pourtant, s’est battu pour l’aboutissement du «Projet» du parti Pastef.
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«Aujourd’hui, un grand absent à notre rencontre, c’est le Président Bassirou Diomaye Faye. C’est pour respecter nos engagements qu’il n’est pas là. Il marquait de sa présence nos rencontres et nous introduisait. Il demeure un militant, le premier militant de ce parti. Il sera là lors des prochaines rencontres. C’est Dieu qui décide qui sera au pouvoir. Personne d’entre nous n’a élu Bassirou Diomaye Faye. Je l’avais délégué pour me représenter à une manifestation, un érudit l’a désigné pour dire que l’homme au bonnet démesuré est un futur Président. Depuis, nous appelons Bassirou Diomaye Faye «Serigne Ngoundou» (sobriquet). Il vaut mieux aujourd’hui que Bassirou Diomaye Faye soit le Président du Sénégal que Ousmane Sonko le soit», a discouru hier Ousmane Sonko au Grand théâtre devant un public en verve durant la conférence qu’il animait et portant sur le thème : «Face à la jeunesse patriote, actrice du Projet.»
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«Qui veut vivre sans difficultés n’a qu’à se plier à la volonté divine. Bassirou Diomaye Faye, qui est le Président de tous les Sénégalais, est celui qui décide. Le parti Pastef est devenu un projet africain, mais aussi un projet mondial. Nous savons où nous allons. Nous avons élaboré un Projet et nous nous sommes battus pendant dix ans. Le Prophète Mohamed (Psl), le plus grand maître es politique, est ma référence. Le Prophète Mohamed (Psl) était dans la situation similaire à celle que nous avions vécue en parvenant à ses objectifs sans arme», indique le Pm. Et ce dernier de préciser sa pensée pour ses détracteurs. «Le Prophète avait une dimension temporelle dont s’inspire l’Occident. Ce que je dis n’a rien à voir avec la spiritualité. Le Sénégal est un pays laïc, et sera déchu celui qui tentera de remettre en cause cela. L’Etat est équidistant de toutes les religions qui sont traitées à égale dignité. Nous leur avons appris l’art de gagner en ayant raison sans pour autant leur avoir permis de développer leur art de gagner sans avoir raison. On va leur apprendre maintenant l’art de lier le bois au bois pour construire le Sénégal que tout le monde attendait. Nous ne boxons pas dans la même catégorie qu’eux. Et les Sénégalais s’en rendront compte», argue-t-il.
ambodji@lequotidien.sn