Sur la pochette de son nouvel album, Fallou Dieng apparaît, visage tout souriant, les mains en l’air, les manches de sa chemise retroussées. Cette image suffit certainement pour convaincre les fans que le «Roi des ambianceurs» a bien repris service et qu’il signe un retour en force. «Cela fait 4 ou 5 ans que je n’ai pas sorti d’album. Beaucoup se demandaient où est-ce que j’étais passé. En réalité, je n’ai pas sorti d’album certes, mais je suis toujours présent dans le milieu. Je participais à pas mal de concerts d’artistes», a expliqué l’artiste, lors de la séance d’écoute et de présentation de son album ce mardi.
Les raisons de cette absence sont aussi à chercher dans la maladie. Fallou confie : «J’ai eu un accident en 2014 et ça m’a fait perdre beaucoup de temps.» Mais aujourd’hui, tout est derrière et l’artiste entend renouer le fil avec ses fans. C’est d’ailleurs ce qui traduit l’intitulé de cet album Namonalène. «J’avais la nostalgie de mes fans et eux aussi avaient la mienne. Ils me harcelaient et demandaient toujours de mes nouvelles. Pour certains, j’avais abandonné la musique. Mais à présent, je suis de retour», dit-il. Et pas n’importe quel retour. Un retour en force ! Dans tous ses 4 titres, Fallou Dieng réussit à entraîner les mélomanes dans une folle ambiance.
100% mbalax, le morceau d’ouverture Ndanane est un hommage que le chanteur rend à Youssou Ndour et, à travers ce dernier, tous les musiciens de manière générale. «C’est un honneur pour moi de rendre hommage à Youssou Ndour qui m’a beaucoup appuyé. Et je rends hommage à tous ces artistes talentueux», dit-il citant quelques noms. Aux côtés de ces derniers, Fallou Dieng remercie aussi Yoro Ndiaye et sa structure Afrik Mélodie qui a grandement contribué au retour du «Chef d’état-major des ambianceurs». «J’étais un peu découragé par la musique, mais c’est grâce à Yoro que j’ai repris. Il soutient les jeunes artistes et connaît la valeur des anciens. J’ai gratuitement enregistré Namonalène dans son studio.» il ne s’est d’ailleurs pas seulement contenté de le laisser enregistrer cet album dans son studio, il a aussi contribué musicalement parlant à sa réalisation, assurant les notes de guitare qui accompagnent le tama de Yatma Thiam, la batterie de Jules Diop, la voix de Fallou Dieng et les chœurs Bouba Kirikou…
Outre Ndanane, Namonalène est aussi l’occasion pour l’auteur de Mana de sensibiliser, surtout dans un contexte pré-électoral. «L’on s’achemine vers l’élections présidentielle et aujourd’hui j’ai remarqué que le Sénégal vit une politique très sale. Le Peuple les regarde, les suit, les enfants s’inspirent d’eux, les politiciens doivent par conséquent avoir un comportement irréprochable et éviter certaines choses. En tant que porteur de voix, j’ai revu et corrigé le titre Benno pour sensibiliser», indique-t-il. Benno interpelle alors les politiciens et le Peuple, en chantant l’unité des cœurs, des esprits, la paix dans le Sénégal. «Et ce Benno n’est pas à confondre avec Benno bokk yakaar. Ce morceau date de 1997», prévient-il.
Autre reprise, Lerou khol est, comme son nom l’indique, une chanson dédiée à l’amour. «Ce titre, je le dédie à tous les fans. J’ai fait exprès de l’intégrer dans cet album pour amener les férus d’ambiance, de mbalax, à danser», dit-il, renseignant par ailleurs que c’est là son vrai style.
Bitama lambakh est un bonus que l’artiste offre et qui s’inscrit toujours dans le registre ambiancé qu’il a entamé dans les précédents titres. En fin de compte, pour l’artiste, cet album lui ressemble. «Ce que les gens attendaient de moi, on l’y retrouve. Il y a l’ambiance, oui de la musicalité.»
Avec deux reprises, pour certains par contre, il y a comme un air de réchauffer. L’auteur s’en explique : «Si j’ai fait le choix de reprendre certains titres de mon répertoire, c’est que la nouvelle génération ne connaît pas très bien beaucoup de mes chansons.»
Pour les autres artistes qui ont assisté à cette présentation d’album, Sidy Samb, Yoro Ndiaye, Pape du groupe Pape et Cheikh, Jules Guèye, Salam Diallo etc., l’album Namonalène reflète bien la personne de Fallou Dieng.
Guissé Pène y voit pour sa part une modeste contribution. «Dans les moments où nous vivons les difficultés de production, où nous assistons à des problèmes de qualité dans la production, Fallou est venu pour marquer sa présence et dire s’il y a des méfaits il y a aussi des bienfaits… On a l’impression que les produits sont des Cleanex qu’on écoute et qu’on jette. Mais je pense à mon humble avis que Namonalène est du registre de Askanou laobé, Mana…», note-t-il. Le second volet de ce projet sera, selon Fallou Dieng, sur le marché dans 6 mois ou un peu plus. «C’est pour bientôt.»
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