Sortie – Les écoles privées délogées par les potaches du public : La colère des parents d’élèves
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La Fédération des associations nationales des parents d’élèves du privé du Sénégal demande à l’Etat de trouver une solution à la crise scolaire qui affecte aussi les écoles privées, souvent délogées par les élèves du public. A défaut, elle exige du gouvernement d’assurer la sécurité de ces établissements, afin de permettre à leurs élèves d’étudier en toute tranquillité.Par Justin GOMIS
– Les élèves du public ne veulent pas être les agneaux du sacrifice. Avec le bras de fer entre les syndicats des enseignants et l’Etat, ils seraient les seuls perdants. A chaque mouvement de grève des enseignants, ils sortent aussi pour déloger leurs camarades du privé, qui ne sont jamais affectés par les mouvements d’humeur. Cette attitude n’est pas du goût des parents d’élèves du privé.
En conférence de presse hier, la Fédération des associations nationales des parents d’élèves du privé du Sénégal a fustigé ce comportement des potaches du public. «Même s’ils défendent leurs intérêts, remarque Henri Benoît Diadhiou, cela ne leur donne pas le droit de déloger leurs camarades du privé. D’ailleurs, ils le font avec beaucoup de violence». Le président de la Fédération des associations des parents d’élèves du privé du Sénégal est irrité par cette situation : «Ils ont fait sortir des élèves avec violence, alors que certains avaient commencé leurs évaluations, ils ont caillassé des bus au collège Notre dame du Liban et défoncé les portes de certains établissements scolaires à Dakar, tout comme dans les régions. Hier (mardi), ils ont délogé les élèves de Yalla Suren qui est un privé laïc, puis Sainte Bernadette et Sacré-Cœur.» Pour lui, il est temps de remettre de l’ordre dans l’école. «Nous voulons que l’Etat s’asseye autour d’une table avec les syndicats des enseignants pour trouver une solution», martèle Henri Benoît Diadhiou, président de la Fédération des associations nationales des parents d’élèves du privé du Sénégal. «Nous recommandons aux pouvoirs publics, à travers le ministère de l’Education nationale et les autres ministères impliqués, de trouver une solution urgente au problème posé par les élèves, des réponses urgentes aux revendications des enseignants, en respectant les accords et conventions signés, s’asseoir à la table des négociations avec les parties prenantes pour sortir l’éducation de la crise qu’elle subit», enchaîne M. Diadhiou.
Malgré la tension, ils compatissent au sort des élèves du public. Car cette situation impacte le privé. «La situation des élèves du public abandonnés à leur sort dans la rue, occasionne des réactions de révolte qui entraînent des attaques sur des établissements scolaires du privé. L’enseignement, qu’il soit public ou privé, reste un et indivisible dans notre pays. Le devenir de notre pays ne peut se faire sans un système éducatif performant, gage de tout développement dans une Nation», poursuit-il. Que faire ? «A défaut de trouver une solution à cette crise qui commence à prendre des proportions inquiétantes chaque semaine, la Fédération des associations des parents d’élèves du privé du Sénégal demande à l’Etat de protéger les établissements privés, afin que leurs élèves puissent étudier dans de bonnes conditions. Nous ne savons pas jusqu’où peut aller cette crise. La place des enfants n’est point dans les rues, mais dans les salles de classe.» Bien sûr…
justin@lequotidien.sn