9 films courts métrages dont 4 financés par le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) et 5 films indépendants ont été projetés avant-hier au Grand Théâtre national de Dakar. Une projection collective saluée par les réalisateurs qui demandent l’institutionnalisation de cette initiative.

Le Grand Théâtre national de Dakar s’est transformé en salle de cinéma avant hier soir. Et pour cause : la sortie officielle de 9 courts métrages dont 4 financés par le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Il s’agit de Djibril de Liiman Seck, La Boxeuse de Iman Ndione, Xalé bu rér (l’enfant perdu) de Abdoul Khadir Ndiaye et Une Place dans l’avion de Khadidiatou Sow. Il y avait aussi Samedi cinéma de Mamadou Dia, Ramatou de Mor Talla Ndione, J’existe de El Hadji Demba Dia, La Promesse de Fatou Touré Diagne, et Dem Dem de Pape Bouna Lopy. Ces 5 dernières productions citées sont des œuvres indépendantes  qui viennent compléter le tableau des 9 courts métrages qui ont effectué leur première sortie nationale.
Tout le monde a, à l’unanimité, salué cette initiative. Les réalisateurs ont même souhaité l’institutionnalisation de cette projection collective car, font-ils savoir, elle permet d’exposer leurs œuvres à l’heure où les salles de cinéma font défaut. Il faut souligner que la demande est effectivement là, au regard des nombreux cinéphiles qui se sont déplacés pour la circonstance. Ils étaient nombreux à applaudir chaque fin de projection. Même si c’est le court métrage Djibril de Liiman Seck qui a visiblement plus enchanté le public. Ce film de 26 minutes rend hommage au défunt cinéaste Djibril Diop Mambety. Le réalisateur a en effet fait revisiter de façon intelligente, des séquences de ses films : Hyène et Tukki Bukki en y apportant une touche de modernité. L’œuvre qu’il a proposée relate pour tout dire, l’histoire émouvante d’une mère de famille mendiante qui était la  protégée de Mambety. Après son décès, la femme a eu un enfant à qui elle donne le nom de Djibril. Mais cet enfant se fera kidnapper. Et ce sera grâce au fantôme du défunt cinéaste qu’il sera retrouvé.
Le réalisateur a mis en situation 3 jeunes étudiants qui voulaient savoir comment réaliser un film pour rendre hommage à  Djibril Diop Mambety et ainsi il a pu conduire un récit fort en émotion. C’est cette même densité cinématographique que l’on retrouve dans La Promesse de Fatou Touré Diagne. A la seule différence que celle-ci pose le débat sur la place de la femme dans le foyer. Dans ce film, l’héroïne a décidé de se sacrifier par amour, allant jusqu’à changer de religion et être rejetée par sa famille. Pourtant son mari qui avait promis de la rendre heureuse, finira par lui trouver une coépouse. Mais elle ne laissera pas faire. Elle décida de reprendre sa vie en main …

Saneex fait son cinéma
Une touche un peu plus humoristique est notée dans le film Une place dans l’avion de Khadidiatou Sow. Bien que traitant d’un sujet qui ne fait pas trop rire, la caméra de Khadi­diatou Sow a peint avec dérision, la quête effrénée du bien-être. Cheikh Guèye interprète le rôle d’un père de famille qui entend à la radio qu’un avion va amener tous ceux qui le désire aux Usa sans frais. Aussitôt, il se prépare au voyage oubliant sa famille. Ce qu’il ignorait c’est que tout le village était au courant. Dès lors commence une course contre la montre. Tout le monde veut y aller. Finalement, personne n’ira aux Usa. Ce court métrage représentera le Sénégal à la prochaine édition du festival Clap Ivoire en Côte d’Ivoire (Prévue du 4 au 9 Septembre 2017).
Pour le reste des films projetés, les thèmes varient entre la passion et l’engagement.
mgaye@lequotidien.sn