Sory Kaba, Moustapha Ka et Samba Nd. Seck emportés par leurs déclarations : LIMOGEAGES FAST TRACK

Le directeur des Sénégalais de l’extérieur avait écarté l’idée d’un 3ème mandat pour Macky Les 2 autres fonctionnaires avaient prôné la réhabilitation de Karim Wade devant les Nations unies
Le directeur général des Sénégalais de l’extérieur aurait arrangé son coup pour se faire limoger après sa déclaration et ainsi porter l’habit du martyr du légalisme électoral. Quant aux hauts fonctionnaires du ministère de la Justice noyés par l’ouragan qu’ils ont soulevé en Suisse, le cas de l’un d’eux pourrait aboutir à un imbroglio juridique également.
Macky Sall n’a cette fois pas perdu de temps avant de sévir. Le pas de deux de Genève a été corrigé par le limogeage de Moustapha Ka, directeur des Droits de l’Homme, et Samba Ndiaye Seck, directeur de Cabinet du ministre de la Justice. Ces deux fonctionnaires paient ainsi pour avoir pris des engagements auprès du Comité des Nations unies sur les droits de l’Homme, concernant une quelconque réhabilitation de Karim Wade, ainsi que le dédommagement du préjudice qu’il aurait subi du fait de sa détention.
On se rappelle que dès que l’information a filtré, le ministère des Affaires étrangères s’était empressé de nier en affirmant dans un communiqué que «la délégation sénégalaise n’a, en aucun cas et sous quelque forme que ce soit, pris des engagements allant dans le sens d’une réhabilitation de Monsieur Karim Wade ou d’une réparation d’un préjudice qu’il aurait subi». Dès que ce communiqué a été rendu public, presque tous les sites du pays, ainsi que les réseaux sociaux, ont été emplis des images vidéo de la déclaration des hauts fonctionnaires du ministère de la Justice lors de leur audition par le Comité des droits de l’Homme des Nations unies. Et leurs déclarations, non équivoques, prenaient le contre-pied total du communiqué des services de Amadou Ba.
Un autre casse-tête juridique après l’Ipres ?
Quant à Sory Kaba, il se murmurait déjà depuis un certain moment qu’il était sur siège éjectable. Il ne restait qu’à choisir le moment. Ce qui fait penser à certains que sa sortie médiatique sur les ondes radios, où il écarte l’idée d’un troisième mandat pour Macky Sall, aurait été préméditée. Ses «amis» du pouvoir subodorent que M. Kaba qui, mine de rien, a fait près de 7 ans à son poste et n’avait certainement pas envie de «lâcher le fromage», aurait poussé ses chefs à la faute pour se faire passer pour un martyr du légalisme. Si cela est vrai, on peut affirmer sans se tromper qu’il aurait réussi son coup.
Néanmoins, cette question du légalisme risque de se poser pour Moustapha Ka. Des juristes ont fait remarquer hier que son poste avait été pourvu en pleine séance du Conseil supérieur de la Magistrature, et ne pourrait donc être limogé que dans les mêmes formes. Si cela été avéré, on pourrait donc prédire que Macky Sall se serait préparé un autre casse-tête juridique après être sorti de celui de l’Ipres.