Il a toisé les étoiles il n’y a guère longtemps. L’artiste musicien, Moutarou Baldé dit Daby, natif de la ville de Kolda au Sud du Sénégal, est dans les fonds de l’abîme. Victime d’un Accident vasculaire cérébral (Avc), il y a 3 ans, il se déplace dans une chaise roulante, ayant perdu la motricité de la totalité de ses membres. C’est même de l’ironie de dire que Moutarou Baldé n’a plus un sou pour survivre. Encore moins pour se payer des frais médicaux. Trouvé dans un réceptif hôtelier de Vélingara, samedi passé, le spécialiste de musique acoustique a renseigné être bloqué au Fouladou par un manque de moyens financiers alors qu’il doit se rendre à un rendez-vous médical dans la ville de Bordeaux en France. Une ville qu’il a quittée il y a quelques semaines. Mais présentement, Daby se trouve dans l’impasse. Et pour en sortir, il a adressé une correspondance au Président Macky Sall pour une prise en charge médicale en France. Dans la lettre dont une copie a été remise au Quotidien, il écrit : «L’impasse médico-financière à laquelle je suis actuellement confronté me pousse à m’adresser à vous. En soins depuis 2 mois dans les hôpitaux de Bordeaux suite à un Accident vasculaire cérébral (Avc), je suis obligé de prolonger mon séjour dans cette ville sur recommandation de mon médecin traitant. Revenu au Sénégal suite au décès d’une sœur, je ne peux plus respecter ce rendez-vous si vital sans votre soutien.»

Le chanteur qui a eu ses moments de gloire, de se désoler de l’abandon de ses anciens amis, l’association des musiciens du Sénégal et par les responsables politiques de la région de Kolda. Il s’est surtout plaint de n’avoir pas reçu un seul kopeck de la Sodav (Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins). Moutarou Baldé, la cinquantaine consommée, est l’auteur de plusieurs tubes chantés en pulaar, en mandingue et en wolof. Il espère, à partir des hôpitaux français, retrouver sa voix ainsi que le mouvement de ses membres pour reprendre son métier de musicien. Pourvu que son appel à l’aide soit entendu…
Par Abdoulaye KAMARA – akamara@lequotidien.sn