La gravité des manifestations au Soudan a amené l’Organisation des Nations unies (Onu) à réclamer une enquête indépendante. Cela fait suite aux meurtres commis dans le cadre des manifestations de jeudi, 9  d’après le dernier bilan. La plupart des victimes ont été touchées par balle, ce qui a provoqué une volée de condamnations de la Communauté internationale. Cela n’a pas empêché un nouveau défilé des cortèges hier vendredi dans le pays, avec comme revendication des manifestants : le départ des soldats qui ont pris les pleins pouvoirs il y a huit mois.
Pour ce 2e jour consécutif, l’objectif des manifestants était d’installer un sit-in au Palais présidentiel, comme en 2019, ce qui avait fait tomber le Président Omar el-Béchir, écrit Rfi.
En dépit de la répression qu’ils subissent, les manifestants restent plus que jamais déterminés à faire partir le régime militaire, a expliqué le chercheur Roland Marchal au micro de Rfi. «En dépit de mois de répression violente, des manifestations et de centaines d’arrestations, le mouvement est capable de continuer. La question qui est posée pour les analystes, c’est : bon d’accord, ça continue mais pour quel avenir ? Mais le mouvement de résistance et d’opposition existe aujourd’hui comme il existait hier et ce, malgré la répression», fait comprendre le chercheur Marchal.
En outre, il était difficile de savoir combien de manifestants sont descendus hier matin dans le Centre. Les communications sont toujours très perturbées. Différentes sources évoquent plusieurs centaines, peut-être plusieurs milliers.
113 victimes ont été officiellement recensées dans la répression des manifestations et des milliers de blessés, depuis le coup d’Etat du 25 octobre.
En réaction, Samier Ali Makeen, du Collectif des avocats d’urgence, a déclaré : «Beaucoup de gens ont étés arrêtés. Des hommes, des femmes et des enfants… Nous avons pu en voir certains. Ils ne sont pas tous détenus aux mêmes endroits, certains sont à la prison de Soba, les femmes elles sont à la prison Taibat.» «Nous avons pu confirmer que 48 femmes ont été arrêtées, à peu près 300 hommes et 20 mineurs… Tous ont été arrêtés pendant la manifestation et brutalement battus ; certains n’arrivaient même pas à marcher», poursuivait M. Makeen.