Le ministre de l’Intérieur bat en brèche les accusations de transfert d’électeurs et de fraude sur les élections avec les cartes saisies par Barthélemy Dias et Bamba Fall sur deux individus. Abdoulaye Daouda Diallo parle d’«alertes inutiles».

La question de la distribution et du retrait des cartes d’identité biométriques a occupé, hier, une bonne partie des échanges lors de la visite du ministre de l’Intérieur à l’Ecole de police. Venu s’enquérir de la situation relative à la disponibilité du matériel électoral, Abdoulaye Daouda Diallo est longuement revenu sur l’affaire des cartes saisies vendredi par la coalition Manko taxawu senegaal. Parlant des deux jeunes appréhendés par Barthélemy Dias et Bamba Fall, le ministre de l’Intérieur confirme les explications données par le sous-préfet des Almadies. «J’ai pris un arrêté justement pour casser les commissions de distribution et renvoyer les cartes aux lieux de vote des ayants droit. Alors, il fallait faire des opérations de transfert de cartes. La personne sur laquelle les cartes ont été trouvées est un président de commission. Elle doit disposer de ces cartes», a-t-il fait savoir. Selon M. Diallo, le but visé est de rapprocher les cartes de leurs propriétaires. Donc pour lui, ce sont des «alertes inutiles» parce que «personne n’a intérêt à bloquer ou à garder les cartes de qui que ce soit».
S’agissant du retrait, il soutient que la situation évolue en fonction des régions. «J’ai été surpris que le plus grand taux de retrait se trouve à Ndame, à Touba, où on frôle les 90%, alors que dans des régions comme Kédougou, Fatick, Kaolack le taux de 90% a été dépassé», a-t-il dit. Mais la difficulté, souligne le ministre, c’est dans les régions de Saint-Louis, Matam, Dakar. Parlant de la région de Dakar qui «renferme près du quart de l’électorat au Sénégal», il indique que le taux de retrait tourne autour de 60%. Avant d’assurer que des dispositions ont été prises pour que les Sénégalais puissent retirer leurs cartes. C’est ce qui explique, souligne-t-il, qu’on soit passé de «550 commissions d’enrôlement à 1 300 commissions de distribution».
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