Le gouvernement veut des Locales au plus tard le 28 mars 2021. C’est le ministre de l’Intérieur qui a introduit un amendement au projet de loi portant report des élections prévues le 1er décembre 2019. La date exacte sera fixée par décret et après un accord entre les acteurs du dialogue politique.

Peut-être bien que si la Société civile n’avait pas alerté, lundi, sur le report sine die des élections locales, le gouvernement n’aurait pas réagi aussi vite. Hier, c’est le ministre de l’Intérieur en charge de l’organisation des élections qui s’est déplacé hier à l’Assemblée nationale pour déposer un amendement sur le projet de loi portant report des élections prévues le 1er décembre 2019 et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux. «La première phrase de l’article 1 du présent projet de loi est amendée ainsi qu’il suit : «Les élections départementales et municipales prévues le 1er décembre 2019 sont reportées pour être tenues au plus tard le 28 mars 2021.».» Cet article 1 stipulait : «Les élections départementales et municipales prévues le 1er décembre 2019 sont reportées. La nouvelle date sera fixée par décret.» Si Aly Ngouille Ndiaye n’a pas satisfait idéalement à la demande des organisations de la Société civile de choisir la date du 28 juin 2020, il a tout de même, sur le principe, répondu au «délai raisonnable».
Et dans «le reste (du projet de loi) sans changement», il y a la prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux. Le texte ajoute à son article 2 que «les conseillers départementaux et municipaux restent en fonction jusqu’à l’installation de nouveaux con­seillers élus». Il convient de souligner que le gouvernement avait bien l’intention de passer par le Parlement pour matérialiser la décision de reporter les Locales et de proroger le mandat des élus locaux. En effet, le décret n°2019-1797, ordonnant la présentation à l’Assemblée nationale du projet de loi portant report des élections prévues le 1er décembre 2019 et prorogation du mandat des conseillers départementaux et municipaux, est daté du 28 octobre. Alors que beaucoup avaient estimé que cette décision ne pouvait se faire sans l’aval des députés.
Dans tous les cas, la balle est désormais dans le camp de la Commission du dialogue politique pour diligenter les autres questions qui font l’objet de consensus, notamment l’audit du fichier électoral et l’évaluation de l’élection présidentielle. Sur ces deux points qui requièrent la commission d’experts et un appel d’offres, le Général Mamadou Niang avait saisi la Commission du dialogue national dirigée par Famara Ibrahima Sagna qui, malheureusement, n’a pas encore bougé.