Soutien à Babacar Ngom : Djilakh divisé

La position d’une partie des habitants de Djilakh est claire et nette. Ils ne veulent rien du projet du patron de la Sedima et demandent que le titre foncier soit annulé.Par Justin GOMIS
– A Djilakh, les habitants ne parlent pas le même langage dans l’affaire Babacar Ngom-Ndengler. Après la sortie d’une frange de la population qui soutient le projet du Pdg de la Sedima, un Collectif des habitants de Djilakh a organisé hier un point de presse pour «dénoncer la manipulation» de M. Ngom et «apporter des éclairages» sur ce brûlant dossier. «Il s’agit pour nous de dénoncer ces manipulations grotesques du patron de la Sedima, indique d’emblée Djiby Sène, le président dudit collectif. Pour des raisons personnelles, Babacar Ngom est en train de saper la cohésion sociale qui règne dans ce village. Il est en train d’appliquer la loi du diviser pour mieux régner, mais cette tentative ne passera. Ces terres qui sont aujourd’hui l’objet d’un litige appartiennent intégralement au village de Djilakh qui se trouve dans la commune de Sindian», précise M. Sène. La position des habitants de Djilakh est claire sur ce projet de la Sedima. «Notre position, c’est de rétablir ce que nous considérons comme une escroquerie foncière au regard de la loi, précise M. Sène. C’est en 2012 que la commune de Sindian a délibéré 300 ha à Babacar Ngom pour Sedima. En 2015, il a obtenu un bail et en 2019 un titre foncier. Entre 2012 et 2019, aucune activité n’a été faite. Ces 300 ha ont englobé certaines terres des paysans qui ont même obtenu des délibérations», enchaîne Djiby Sène. A la fin de son récit, il estime qu’aucune procédure n’a été respectée pour l’obtention du titre foncier. Selon lui, l’Etat n’a pas le droit de vendre les terres du domaine national à une entreprise privée. «Ce titre foncier est illégal, car ces 300 ha se trouvent dans une zone de terroir qui appartient aux habitants de la communauté. C’est impossible d’accorder un titre foncier à une tierce personne», avance M. Sène.
En écho, Modou Diouf, membre du Collectif des habitants de Djilakh, rappelle que Babacar Ngom avait demandé une assiette foncière de 500 ha pour la délocalisation de la Sedima. «Mais après discussion avec les autorités de la commune de Sindian, on lui a accordé 300 ha. La population s’est opposée à cette décision et n’a jamais accepté le projet de Babacar Ngom et ne l’acceptera jamais», martèle-t-il.
Aujourd’hui, cette frange de la population de Djilakh demande l’annulation du titre foncier pour permettre aux villageois de retrouver leurs terres. «Le problème existe depuis 2012 à travers une délibération qui a été faite par la commune de Sindian. Et la délibération sur les 300 ha concerne intégralement le périmètre communal de Sindian. Tous les villages environnants le savent. Donc il est inconcevable qu’on veuille réclamer des terres qui ne vous appartiennent pas. C’est ce qui oppose la commune de Sindian et la commune de Ndiaganiao, les deux villages, à savoir Djilakh et Ndengler», dit-il.
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