Le collectif regroupant les soutiens de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf), Lamine Diack, a demandé mercredi aux autorités sénégalaises d’aider par «tous les moyens et voies» à son «retour parmi les siens». Il est soupçonné par la justice française d’avoir fermé les yeux sur des cas de dopage, d’athlètes russes notamment, en échange d’argent. Lamine Diack a été mis en examen depuis le 1er novembre 2015 en France pour corruption et blanchiment aggravé. «Nous demandons au gouvernement du Sénégal d’aider par tous les moyens et voies qu’il jugera importants au retour de Lamine Diack au milieu des siens et de son pays», a dit le président du collectif, le journaliste Majip Sène. M. Sène s’exprimait au cours d’un rassemblement à «Keur Jaraaf», siège du club dakarois du même nom pour marquer la deuxième année de sa mise en examen en France. Plusieurs personnalités du Séné­gal ont pris part à cette rencontre, notamment l’ancien ambassadeur Fallilou Kane, l’ancien ministre de la Justice et ami de Lamine Diack, Cheikh Tidiane Sy, le général Mansour Seck, le maire du Point E Santi Sène Agne, etc. Pour le président du collectif, «ses deux longues années de claustration qui entachent délibérément son honneur et sa dignité doivent sans délai supplémentaire fermer la page cynique avec la libération de Lamine Diack». «Compte tenu de son âge avancé (84 ans) et de sa santé parfois déclinante, nous plaidons pour son retour au Sénégal», a déclaré Majip Sène. «Le Collectif devant cette situation a décidé d’emprunter une autre voie pour transmettre au président de la République Macky Sall la pétition et la lettre de motivation qui l’accompagne», a-t-il souligné. Cette pétition, lancée depuis le 19 septembre, a recueilli jusqu’au 31 octobre dernier dix mille signatures, selon le secrétaire général du collectif Lamine Diack, le journaliste Mamadou Koumé. Selon le président du collectif, Majip Sène, «c’est un succès largement au-dessus de ce que nous espérions».
La Famille de Lamine Diack, ses amis et compatriotes ont aussi plaidé pour l’application de la convention de coopération judiciaire signée entre la France et le Sénégal en 1974 pour «son retour parmi les siens». Pour Cheikh Tidiane Sy, ami de Lamine Diack, «il est possible d’appliquer cette convention de coopération judiciaire que j’ai eu à mettre en œuvre en tant que ministre de la Justice pour des cas précis».
Selon la fille de Lamine Diack, Ndèye Khady Diack, une campagne d’affichage et de mobilisation sera menée durant tout le mois de novembre pour le retour de leur père au pays. «Une demande d’audience a été adressée au président de la République en tant que citoyen», a-t-elle informé. Lami­ne Diack fut maire de Dakar, père de la réforme du football sénégalais en 1969, ministre de la Jeunesse et du sport et puis de la condition humaine, député, président de l’Asc Jaraaf, etc.
L’enquête a ensuite été étendue à partir de décembre 2015 sur l’attribution des JO-2016 à Rio et 2020 à Tokyo. Dans le cadre de la même affaire, Papa Massata Diack, l’un des fils de Lamine Diack, a été par ailleurs placé par Interpol sur sa liste des personnes les plus recherchées, à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt par la justice française. Papa Massata Diack est recherché notamment pour fraude, blanchiment d’argent et corruption, en lien avec l’affaire pour laquelle son père est mis en examen.
Aps