Souverainiste et anticolonialiste, Bassirou Diomaye Faye se veut clair. Le Sénégal reste ouvert, mais rien ne sera comme avant. Désormais, il veut appliquer la réciprocité dans le respect et les intérêts. Il appelle les Sénégalais au travail pour gagner l’indépendance ou l’autonomie, c’est selon. Par Malick GAYE –

C’est une position assumée. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a battu campagne sur le besoin d’être souverain et la dénonciation de l’immixtion de la France dans les affaires de la République du Sénégal. Ainsi, le premier des Sénégalais compte joindre l’acte à la parole. Lors de sa première adresse à la Nation, le 5ème président de la République a réaffirmé sa position. «Une mission prétendument civilisatrice !» L’expres­sion ensevelie au milieu d’un discours aux relents souverainistes, ne manquera pas d’être interprétée dans certains cercles diplomatiques. «Mon rôle, et je compte l’assumer pleinement, est de tendre la main à toutes et à tous, pour rassembler, rassurer, apaiser et réconcilier, afin de conforter la paix, la sécurité et la stabilité indispensables au développement économique et social de notre cher pays», a-t-il déclaré pour fédérer autour de son idéal. Pour autant, Bassirou Diomaye Diakhar Faye sait que le Sénégal ne peut vivre en autarcie. C’est dans cette logique qu’il a souhaité rassurer les partenaires tout en prenant le soin de bien leur faire comprendre que désormais les choses vont changer. «Nos partenaires privés sont les bienvenus au Sénégal (…) Les droits de l’investisseur seront toujours protégés, de même que les intérêts de l’Etat et des populations (…) Le Sénégal reste un pays ouvert et accueillant pour tous», a-t-il déclaré.

Faut-il rappeler que la France est la première partenaire du Sénégal. Cette déclaration signifie-t-elle que Paris va devoir céder de la place pour les autres puissances ? Dans quels domaines ? «Nous demeurons fermement engagés dans la construction de l’intégration africaine et la réalisation des objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine. Les partenaires étrangers de tous horizons sont d’égale dignité pour nous», a-t-il ajouté. D’après le 5ème président de la République, «à tous, nous devons respect et considération. Et de tous, nous demandons respect et considération». Avant d’ajouter ceci : «La fête nationale, symbole de notre souveraineté, nous rappelle que nous sommes seuls face à notre destin, et que personne ne fera à notre place ce que nous ne sommes pas disposés à faire pour nous-mêmes. Nous avons la responsabilité historique de conforter notre souveraineté en rompant les chaînes de la dépendance économique par le culte permanent du travail et du résultat.» Pour Bassirou Diomaye Diakhar Faye, «notre mérite et notre honneur, c’est de réussir l’épreuve, en affichant une confiance résolue en nous-mêmes, pour vaincre nos peurs et nos doutes, surmonter les obstacles devant nous, et poursuivre ensemble notre marche solidaire vers notre destin commun, main dans la main, épaule contre épaule».
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