Les populations de Baraf dénoncent l’occupation des espaces dédiés aux équipements, notamment les infrastructures publiques, pour le bien-être et le développement de Baraf. Elles sont sorties le week-end pour dénoncer cette forme «d’expropriation» de leurs terres accusant la municipalité d’en être complice.

Le Gouverneur de Ziguinchor, le sous-préfet de Niaguis et l’Ofnac sont interpellés sur ce dossier foncier de Baraf. «Nous avons interpellé la mairie de Niaguis, mais elle ne veut pas réagir. Si quelqu’un vous donne une pomme de terre et vous demande de l’avaler, c’est parce qu’il l’a volée. C’est ce qui se passe ici au niveau de Baraf. Des gens qui vendent des espaces réservés et qui exigent aux acquéreurs de construire le plus rapidement possible, c’est parce qu’ils ont volé, parce qu’ils se disent que quand vous construisez, personne ne viendra casser demain, mais l’Ofnac est là», a indiqué Madia Diop Sané. Le coordonnateur national du mouvement vision citoyenne demande à la Descos d’intervenir. «Ce problème est un cancer que vous devez prendre en compte. Il ne faut pas attendre jusqu’à ce que les gens marchent sur nos cadavres pour venir régler le problème. Les gens sont en train de construire dans des espaces d’équipements. Cela veut dire que demain Baraf n’aura pas d’écoles, ni de dispensaires, ni d’espaces de jeux, ni de marchés», a alerté M. Sané.

Le comité de veille des intérêts de Baraf avait déjà fustigé, mardi dernier, la réouverture de ce dossier du foncier de Baraf par rapport au paiement des frais de bornage. Une réouverture qui serait décidée «unilatéralement et injustement par la mairie». «On a alerté les autorités, en premier lieu le sous-préfet.
Aujourd’hui, à notre grande surprise, dès que ce dossier a été réouvert, les gens se sont précipités pour venir entamer leurs constructions dont certaines sur des espaces réservés à des équipements. Nous ne pouvons pas l’admettre et nous avons pris la responsabilité d’arrêter les constructions», a indiqué Boubacar Diallo, porte-parole du comité. Selon les plaignants, sur 39 espaces d’équipements, les 23 ont été morcelés pour en faire des parcelles d’habitation.
Par Khady SONKO – ksonko@lequotidien.sn