Dans quarante-huit jours s’ouvrira le Mondial russe, auquel devraient participer quatre Rennais : Diallo, Sakho, Sarr et Khazri. Un rendez-vous si attendu par les Sénégalais.
D’ici un mois et demi, quatre Rennais vont vivre en Russie un bonheur méconnu de Gareth Bale, George Weah, David Ginola, Abedi Pelé ou Eric Cantona. Mercredi après-midi au Roazhon Park, Diafra Sakho (28 ans) et Ismaïla Sarr (20 ans) ont évoqué la Coupe du monde, cette compétition incomparable à laquelle ils vont participer pour la première fois, lors d’une conférence de presse à laquelle n’était pas convié Abdoulaye Diallo (26 ans). «C’est compliqué de se projeter déjà parce qu’il reste la fin de saison en club, a prévenu d’entrée Sakho, assurant ne pas éviter certains duels à l’entraînement par crainte de blessure. C’est grâce au club qu’on est appelés en sélection. Il faut faire le boulot correctement jusqu’au bout, être professionnels. Mais la Coupe du monde, on en parle beaucoup entre joueurs sénégalais, on a un groupe de WhatsApp de la sélection. On a envie de faire oublier la génération 2002.»
Le Sénégal ne s’était plus qualifié depuis 2002 et cette inoubliable victoire contre la France en match d’ouverture à Séoul (1-0) : «Les Sénégalais auraient d’ailleurs bien aimé jouer à nouveau contre la France au premier tour, a livré Sakho. La Colombie, la Pologne et le Japon seront des matchs pièges.» Auteur de deux buts décisifs en qualifications, l’avant-centre sera assurément du voyage. «Même si je préfère ne rien dire, dans ma tête je pense que le choix est déjà fait, que tout est clair, et je sais que le sélectionneur pense comme moi. Nous, joueurs, on a cette tendance à ne pas vouloir parler trop vite, mais Ismaïla comme moi savons, au fond de nous, si on doit être à la Coupe du monde ou pas.» Et Sarr de poursuivre : «Je regarde beaucoup de matchs des championnats allemand, anglais et français, où jouent certains Polonais et Colombiens…»
«Un but en Coupe du monde vaut plus qu’un but
en championnat…»
Ismaïla Sarr est aussi très attendu. «Il fait partie des trois Sénégalais les plus suivis au pays, après Sadio Mané (Liverpool) et Keïta Diao Baldé (Monaco), a relevé Sakho. Tout le monde le connaissait déjà au Sénégal, il a joué le championnat national et il n’est en Europe que depuis deux ans, donc il donne envie à tout le monde, aux jeunes Sénégalais qui pensent qu’une telle ascension est possible.» Sakho, Sarr et Diallo sont proches du but et peuvent rêver de marquer en Coupe du monde. Serait-ce alors l’aboutissement d’une carrière ? «C’est une question difficile, mais pour être honnête, si je dois marquer un but en Coupe du monde et en louper cinq en club, je ne serais pas contre», a souri Sakho. Et Sarr de prolonger, également dans un sourire, mais plus timide : «Je pense qu’un but en Coupe du monde vaut plus qu’un but en championnat…» Réponse cet été ?
Avec Ouest-france