Le ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire veut outiller l’ensemble des acteurs qui sont dans la production réelle de l’économie, afin qu’ils puissent contribuer davantage aux transformations systémiques. En visite technique dans le département de Mbour, Alioune Dione s’est rendu dans trois institutions de microfinance pour s’enquérir des difficultés auxquelles elles sont confrontées. «Ces structures choisies sont très importantes. Nous avons commencé par le Crédit mutuel qui s’active dans le secteur de la pêche et particulièrement avec des groupements de femmes qui sont dans la transformation de produits halieutiques. Nous allons vers une approche de financement très ciblé que nous appelons la stratégie de financement ciblée et qui s’inscrit dans le cadre de la souveraineté économique et particulièrement la souveraineté agricole», a déclaré le ministre.
Lors de cette visite technique, le ministre de la Microfinance et de l’économie sociale et solidaire s’est engagé à renforcer ces institutions au plan technique et au plan institutionnel, mais également à travers une approche de refinancement du ministère. «Nous nous érigeons contre le financement direct. Nous avons décidé de mettre à leur disposition les moyens qui sont à notre portée et de suivre avec eux l’utilisation de ces ressources tout en encadrant les organisations. C’est pour cette raison que nous avons remis du matériel informatique à certaines structures. Donc, c’est une visite qui nous permet de pouvoir faire un pas de plus dans l’appui des Systèmes financiers décentralisés.»
Durant cette visite, le ministre a noté également de nombreux problèmes dans ces institutions. «Il y a des problèmes liés à l’épargne. Nous avons voulu que la microfinance puisse corriger les impairs et aléas liés au système bancaire pour aller vers les couches vulnérables, mais également vers les petits producteurs. Parce que si la microfinance se limite aux groupes vulnérables, elle ne serait pas ambitieuse», souligne-t-il. Et de relever aussi que «quand les populations ont besoin de financement, elles font recours aux institutions de microfinance. Mais quand elles ont une certaine aisance financière et qu’elles veulent épargner, elles ne vont pas dans ces institutions de Microfinances, elles vont dans les banques, ce qui est une injustice à mon avis, parce que tout simplement pensant que ces institutions de Microfinance ne sont pas assez fortes et ce n’est pas assez sécurisant de garder l’argent à ce niveau. Là, nous allons réfléchir et apporter des solutions à ce problème».
Par Alioune Badara CISS(Correspondant) – abciss@lequotidien.sn