Stratégie – Pour préserver le patrimoine culturel de Lat Dior : L’Aghen pourrait devenir une fondation

L’Association générale pour la sauvegarde des valeurs de Lat Dior veut se muer en fondation. C’est le souhait exprimé ce jeudi par les petits-fils du héros national, qui veulent mettre en œuvre beaucoup d’activités pour rendre plus attractifs Dékheulé et ses environs en les érigeant en sites touristiques.Par Justin GOMIS –
L’Association générale pour la sauvegarde des valeurs de Lat Dior Ngoné Latyr Diop va devenir une fondation. «Nous avons l’ambition d’ériger l’association en fondation. On est en train d’y travailler», informe Saër Diop, porte-parole de l’association, qui a organisé une rencontre pour parler de son plan d’actions, notamment la promotion du tourisme rural en lien avec l’ancien Damel… «Si l’Etat a dit, lors du vote du budget, qu’il y aura un musée d’envergure à Dékheulé, nous voulons dès lors, en relation avec le ministère du Tourisme, pouvoir mettre en place des projets de développement que nous appelons du tourisme rural», a-t-il expliqué. Pour lui, «si nous avons Gorée qui est mémorielle, nous devons appendre que les destinations peuvent s’entendre dans le monde rural, dans le domaine agricole, dans le domaine patrimonial des vestiges». Toujours dans cette optique de valoriser le legs de Lat Dior Ngoné Latyr, l’Aghem envisage d’ériger un village artisanal autour de Dékheulé et un grand centre culturel à Thilmakha, qui n’est pas loin de l’endroit où repose l’ancien Damel du Cayor, a dit son porte-parole. Selon lui, cela permet à Dékheulé d’être à cheval entre trois régions. «Nous avons l’histoire riche de Mbacké Kadior, où a séjourné Mame Mor Anta Saly. Ce village a été octroyé par le Damel Lat Dior à Mame Mor Anta Saly. C’est un village qui, aujourd’hui, regorge beaucoup de potentialités culturelles», ajoute-t-il. Cette idée, si elle est concrétisée, va permettre aussi de montrer les valeurs culturelles dans cette localité. «Si nous remontons l’histoire, nous avons aussi les petits-fils de Lat Dior à Diakhao. Ces deux capitales, Diakhao et le Cadior, sont des symboles. La chance que le Sine a eue, c’est de maintenir Diakhao comme cette capitale. Mais quand les colons ont combattu Lat Dior, ils ont brulé presque tous les villages. Mboune ne joue plus ce rôle de capitale du Cadior. Nous allons revenir à ces anciennes capitales. Il y a des localités qui regorgent de potentialités culturelles», rappelle Saër Diop, porte-parole de l’association.
Mais les petits-fils de Lat Dior ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin pour préserver l’héritage du héros national. «Nous allons mettre en place, avec le ministre de la Culture, un conseil de la chefferie. Ce qui nous permettrait de mieux voir le patrimoine culturel», ajoute M. Diop.
Bien sûr, Lat Dior n’était pas seulement un guerrier. Il était aussi pétri des valeurs de jom, fit, ngor et du sens du patriotisme, a fait savoir Lamane Mbaye.
Et ces valeurs, pense Saër Diop, doivent être transmises aux jeunes.
«Aujourd’hui, on ne nous apprend pas notre vraie histoire. Ça pose problème. Si les vaincus racontent leur histoire, ça ne peut pas se passer comme ça. Avec l’Histoire générale du Sénégal, nous envisageons d’organiser un colloque international pour revenir sur ces valeurs. C’est à nous de défendre cette histoire, de réécrire notre histoire pour pouvoir inculquer aux jeunes ces valeurs de jom, fiit, ngor et de patriotisme, pour asseoir un soubassement culturel qui permettrait à cette jeunesse de croire en elle, en sachant qu’au-delà même du Sénégal, Lat Dior a été un panafricaniste», insiste le porte-parole de l’association. Laquelle appelle tous ceux qui se retrouvent «dans ces valeurs du héros national à venir prendre part à leur combat de restaurer les valeurs» de Lat Dior Ngoné Latyr Diop.
justin@lequotidien.sn
https://youtu.be/DgHXXB5t_aU