Convaincu que l’espoir de lutter contre le Covid-19 reste la vaccination, Pr Tandakha Dièye, immunologiste, qui prenait part à un forum sur la question, a fait savoir qu’il faut faire vite avant que «les variants ne nous envahissent».

Le Sénégal se prépare à vacciner sa population cible. Dans ce cadre, un forum sur la vaccination contre le Covid-19 a été organisé par le Comité consultatif pour la vaccination et les vaccins au Sénégal. Participant à ce forum, Pr Tandakha Dièye, qui a fait un exposé sur les caractéristiques des vaccins disponibles, a insisté sur la nécessité de peser le bénéfice et le risque. Selon l’immunologiste, il faut poser la question sur le risque d’attraper le Covid-19. Sans équivoque, il souligne que le risque avec le virus «c’est d’en mourir». Ainsi, vu que l’objectif du vaccin est de neutraliser ce virus et réduire la mortalité, le scientifique encourage la vaccination. S’agissant du vaccin, Pr Dièye informe que le risque ce sont les effets secondaires. Et d’après lui, «c’est exceptionnel de voir que le vaccin tue». Même si des essais n’ont pas été faits sur les personnes vulnérables, les personnes cancéreuses, les moins de 16 ans et les femmes enceintes, Pr Dièye est convaincu que l’espoir d’endiguer la pandémie reste la vaccination. Au moment où il est noté l’apparition de variants du virus, il estime qu’il faut faire «vite pour la vaccination avant que les variants ne nous envahissent et qu’on passe à une deuxième génération de vaccins». Et Pr Dièye de plaider : «Une deuxième génération de vaccins va venir parce que la partie la plus importante du virus c’est là où on commence à voir des mutants. Il faut que le monde soit ensemble, vacciner la population mondiale, sauver la population mondiale.» Lors de son intervention, l’immunologiste a relevé l’absence du continent pour les essais et le développement de vaccins contre le Covid-19. «Il n’y a aucun vaccin qui a été mis au point en Afrique. L’Afrique a participé à très peu d’essais vaccinaux. C’est en Afrique du Sud, en Afrique de l’Est, au Maroc, il n’y en a pas en Afrique de l’Ouest. Les Africains sont réticents aux essais vaccinaux et nous ne sommes pas intéressés par la production des vaccins», a-t-il déclaré.
Prenant part à ce forum, le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de l’action sociale a fait savoir que dans le cadre de la vaccination contre le Covid-19, il faut être stratège. Selon Dr Mamadou Ndiaye, l’urgence est d’éviter les décès et les formes graves. D’où, d’après le porte-parole du ministre de la Santé, la décision prise de mettre parmi les cibles prioritaires les personnes avec des comorbidités. Autres personnes considérées comme prioritaires dans le cadre de cette vaccination, les membres du personnel de santé, les personnes âgées de plus de 60 ans. D’après Dr Ndiaye, l’objectif est de vacciner 90% de la cible d’ici fin 2021. Au total, près de 3 millions 500 mille personnes seront vaccinées durant la première phase. En outre, Dr Mamadou Ndiaye a parlé de la pharmacovigilance avec la mise à jour des outils de collecte et une surveillance active et proactive des Manifestations post-vaccinales indésirables (Mapi). Sur ce point, Yérim Mbagnick Diop informe que «le Sénégal a une tradition de la surveillance des post-immunisations et ses effets». Dans la même dynamique, il informe qu’il est «prévu des réunions pour étudier tous les cas». Soutenant que tous les aspects sont pris en charge, il informe qu’il est envisagé de tout digitaliser pour avoir les réactions post-immunisation.
Par ailleurs, Dr Mamadou Ndiaye a fait part des défis qu’il faudra relever dans le cadre de cette vaccination contre le Covid-19. Il s’agit entre autres de la mobilisation des ressources domestiques, de l’adhésion des autorités politiques, religieuses et coutumières, de l’engagement des prestataires de santé, de l’adhésion des populations et des défis logistiques. Concernant les menaces, Dr Ndiaye a fait état des rumeurs et spéculations, des mouvements anti-vaccin avec lesquels il faudra lutter.