Je partage cette pensée du stratège Sun Tzu avec la majorité : «Connais-toi, connais ton ennemi ; sur cent batailles, tu remporteras cent victoires.»
Les adversaires (je dis adversaires et non ennemis, contrairement à Sun Tzu, le stratège en guerre) du Président Macky Sall ont compris que la nature a horreur du vide. Ils ne sont pas bien préparés à offrir au Peuple sénégalais des politiques alternatives, mais ils sont assez créatifs à conserver des parts importantes du marché politique même si la mission est complexe et ardue.
Dans le discours, ils veulent installer dans les consciences que rien ne va dans ce pays. Par les potins, les clabaudages et autres conjectures, ils veulent atteindre leur objectif. La majorité, dans l’unité et la solidarité, doit s’occuper de cette stratégie intelligemment déroulée par les adversaires et qui est destinée à lui faire passer sous les fourches caudines en 2019. Aujourd’hui, le condensé politico-syndical est comme une soupe très chaude à avaler et la volonté des adversaires est de la maintenir si chaude et pour encore beaucoup de temps. Il faut toujours l’analyser objectivement et le combattre en l’étouffant par la satisfaction des revendications légitimes en adéquation avec les moyens disponibles. En direction de la Présidentielle, les tirs groupés sur Macky Sall et son gouvernement, sans nul doute, iront crescendo ; c’est un secret de polichinelle.
En face de la majorité, nous avons des politiques expérimentés, très forts dans la politique politicienne et qui savent toucher là où il fait souvent mal pour avoir, somme toute, exercé à des degrés différents le pouvoir. Parmi eux, il y a des hommes d’Etat. Prenons-les au sérieux ! Ils sont déterminés et prêts au sacrifice pour prendre ou reprendre le pouvoir. Parmi eux, il existe quelques radicaux prêts à trucider notre image démocratique même avec une possible victoire du Président Macky Sall par des contestations post-électorales si on analyse le fond et le très fond de leurs réserves sur tout le processus électoral, malgré la flexibilité remarquable du gouvernement.
Des problèmes à résoudre ou à satisfaire, il en existe et existera toujours dans le Sénégal tout comme dans n’importe quel pays du monde, fut-il le plus puissant. Une demande sociale est toujours dynamique et jamais statique. Pourtant, Macky Sall a un bilan, un bilan éloquent dans plusieurs domaines qui est apprécié par les citoyens sénégalais libres, les experts-observateurs et les organisations internationales. Ne leur laissons pas alléguer un mécontentement national qui n’existe que dans leurs machiavéliques esprits de stratèges ! Ils ne sont point des ringards. Que nenni ! Tel le bruit autour de la margelle du puits qui va tarir, ils ont investi le front social pour meubler leur déficit d’offre politique afin de dérouler stratégiquement une nationalisation d’un mécontentement soudain et populaire. Une gesticulation normale et naturelle, me dira-t-on, étant donné que c’est un choix et une démarche obligatoires de survie politique.
La radicalisation de quelques-uns à exiger à changer le ministre de l’Intérieur par un citoyen neutre (même si monsieur le ministre ne peut pas influencer les intentions de vote), la multiplication des marches au parfum politique ou syndical, les grèves dans plusieurs secteurs dans la même période et en même temps, la pression de marabouts politiciens à travers leurs tribunes, les sorties musclées de la société civile politique ne sont point une roupie de sansonnet. La trame de ce bouillonnement est de faire tinter les clochettes pour présenter Macky Sall au monde comme quelqu’un qui ne respecte pas ses promesses, qui a fait moins que ses prédécesseurs et peindre par la suite sa gouvernance à la couleur qui leur convient. C’est bien mûri.
Cette stratégie destinée à manipuler l’opinion doit scrupuleusement être décodée par la majorité qui doit par ailleurs améliorer sa communication jusqu’ici défensive et réactive, à mon avis. Le gouvernement et le Benno bokk yaakaar doivent sans cesse investir les masses pour informer et communiquer davantage sur les réalisations qui sont très visibles à travers le Sénégal.
Les adversaires du Président Sall ne doivent porter, en aucun cas, l’agenda du débat public. Il revient à la majorité d’imposer et d’orienter le débat public. Aussi, faut-il suivre ces quelques adversaires radicaux qui ne font que dans les invectives et dont l’unique objectif est de détruire le Président- candidat. Le sage wolof nous rappelle qu’il faut éviter de se battre aveuglément quand on porte un joli collier, apprécié et convoité par tous. Il faut parler aux populations qui sont la seule cible.
Aux provocations et interpellations des adversaires, les répliques piquantes et immondes, parfois maladroites de quelques militants ne sont pas bien appréciées par l’homo senegalensis, surtout quand on est au pouvoir. Il est évident que c’est bon d’être pugnace et d’assaisonner le discours, mais il est encore meilleur de fignoler dans la sérénité le contenu des messages. Le citoyen sénégalais apprécie les propos du militant différemment selon qu’il est au pouvoir ou dans l’opposition. Nous avons appris du général De Gaulle que «la politique se fait à partir des réalités». A cet égard, ces détails socio-culturels méritent une attention particulière.
Mieux, face aux interpellations et provocations des adversaires, ce n’est pas tant les réponses automatiques pour prouver qu’on défend le Président Sall qui comptent que la qualité du contenu du message à adresser aux populations pour convaincre. En s’adressant au Peuple et aux détracteurs, il faut puiser des si grandes et importantes réformes entreprises depuis 2012, des réalisations grandioses partout dans le pays, parler davantage des politiques publiques jamais déroulées au Sénégal, des résultats macro économiques satisfaisants et de la diplomatie à la bonne signature très appréciée à travers le monde. Quand on a un Sénégal qui file efficacement vers une croissance à 2 chiffres, vers le renouveau urbain, un Sénégal en plein dans une politique d’inclusion et de protection sociale et très prochainement producteur de pétrole et de gaz, bientôt autosuffisant en riz et doté de tant d’autres infrastructures de toutes sortes, un Sénégal qui va reprendre sa place de producteur d’arachide, un mix énergétique qui fait la différence ajouté à une Senelec sans plan Takkal (tenez-vous bien, il devait mobilisé environ 653 milliards francs Cfa de 2011 à 2014), on doit être à l’aise pour défendre un tel bilan en moins de sept ans d’exercice.
Combattre cette stratégie de nationalisation d’un soi-disant mécontentement des populations, c’est comprendre d’abord ce que le gouvernement a déjà réalisé, se l’approprier pour pouvoir l’expliquer aux Sénégalais et travailler par la suite à désarçonner les adversaires à jouer les Cassandre. C’est la bataille qui vaille. La majorité doit avoir les coudées franches étant donné que le tableau de bord de 1960 à 2017 peut renseigner des différentes performances des gouvernements successifs. Aucune fioriture des réalisations des prédécesseurs par les détracteurs, si extraordinaire qu’elle soit (nous admettons qu’il y en a et qu’ils n’ont pas démérité dans certains cas), ne peut surclasser ou barbouiller les résultats obtenus en moins de cinq ans du Président Sall qui est plutôt préoccupé par le legs à laisser aux générations futures.
Babacar SARR
1er Adjoint au maire
Commune de Sibassor/Kaolack
bakarsarr@gmail.com