Pour un candidat au bilan «élogieux», le pouvoir a lancé hier son plan de communication face à la «manipulation, la désinformation et l’intoxication» de l’opposition.
L’opposition est prévenue. En direction de la Présidentielle du 24 février prochain, la «désinformation, la manipulation et l’intoxication ne passeront pas». A l’image d’un général entouré de ses soldats, El Hadji Hamidou Kassé l’a rappelé en guise d’avertissement hier dans le cadre du lancement du plan de communication de Benno bokk yaakaar en perspective de ce scrutin. Les maîtres-mots du nouveau coordonnateur du Pôle communication du candidat sortant se nomment «respect, courtoisie mais surtout fermeté et détermination» pour défendre le bilan de Macky Sall. «Nous allons présenter un candidat qui a un bilan élogieux, un projet de société pertinent qui ouvre un nouvel horizon pour le Sénégal. Il rassure parce que c’est le candidat du rassemblement national et qui a un positionnement stratégique sur le plan international», a déclaré le ministre conseiller en communication du président de la République.
A moins de 100 jours de l’élection présidentielle, la coalition au pouvoir fourbit ses armes. Cette réunion entrait dans le cadre de la définition d’une ligne globale de communication. Le pouvoir ne veut pas laisser le terrain de la communication à l’opposition. Entouré de Pape Mahawa Diouf, Yaxam Mbaye, Alioune Fall, Malick Diop, Abdou Mbow, entre autres, El Hadji Kassé taille les adversaires de Macky Sall. «L’opposition a fabriqué des choses effrayantes en disant, lors du référendum, que nous voudrions légaliser l’homosexualité. Des observateurs sénégalais et étrangers ont trouvé qu’il y avait quelque chose de dangereux. Dès lors qu’on commence à installer dans l’espace politique une culture de la désinformation, de la manipulation et de l’intoxication, c’est la voie ouverte aux dérives. C’est très dangereux et ça baisse la qualité de la démocratie. C’est la porte ouverte aux crispations, voire aux règlements de comptes», a-t-il dit.
A Idrissa Seck, Ousmane Sonko ou Malick Gakou qui demandaient un débat public avec Macky Sall, le Pôle communication exclut cette perspective. «Supposons qu’on ait 10 ou 11 candidats, pensez-vous que le chef de l’Etat va abandonner ses tâches régaliennes pour aller tous les jours sur des plateaux (télé) et discuter ? Ça n’existe nulle part dans le monde», décline M. Kassé.
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