L’opposition connaît l’arrêté Me Ousmane Ngom qui interdit tout rassemblement devant le ministère de l’Intérieur et alentours. Mais à 6 mois de l’élection présidentielle et face à un pouvoir qui ne lui laisse aucune miette, le Front de résistance nationale (Frn) vote la confrontation.

L’opposition n’a pas dit son dernier mot. Dans son rapport de forces avec le pouvoir de Macky Sall qui a, jusqu’ici, penché en leur défaveur, les animateurs du Front de résistance nationale (Frn) sont déterminés à secouer la quiétude du régime en place, tranquille comme Baptiste depuis 2012. Le sit-in annoncé pour le 4 septembre prochain entre dans ce cadre. Cependant, l’opposition n’en est pas à son premier coup d’essai. Le 14 octobre 2016, le front Manko wattu senegaal, alors dirigé par El hadj Malick Gakou, avait décidé de défier le pouvoir en marchant de la Place de l’Obélisque à la Place Washington. Ce fut un échec, car aucun manifestant n’avait vu le ministre de l’Intérieur.
Lors des rassemblements programmés dans ce périmètre, il leur est toujours opposé l’arrêté Ousmane Ngom du 20 juillet 2011. Ce fut le cas le 25 juillet 2017. En pleine campagne électorale des dernières Législatives, Me Abdoulaye Wade, tête de liste de la Coalition gagnante/Wattu senegaal, appelle à marcher de la Place de l’Indépendance au ministère de l’Intérieur pour le retrait des cartes d’électeur. Intercepté à la Poste de la Médina, le Pape du Sopi avait inhalé les gaz lacrymogènes des hommes en tenue. Le même cas de figure a été constaté le 9 mars dernier, lors de la marche de l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) au cours de laquelle la police avait arrêté Oumar Sarr, Mamadou Diop Decroix, Marie Sow Ndiaye, Mamadou Lamine Massaly, entre autres.
Cependant, l’opposition a retrouvé des couleurs lors de sa marche du 13 juillet dernier qui a pu mobiliser des milliers de manifestants au Boulevard du Général de Gaulle. A l’approche de l’élection présidentielle de 2012, le pouvoir de Wade avait souffert le martyr à cause des actions de l’opposition avec le soutien des organisations de la Société civile et des mouvements citoyens comme Y’en a marre. Aujourd’hui, les acteurs ont radicalement changé et la tentative de rééditer un 23 juin bis a accouché d’une souris le 19 avril dernier, lors du vote de la loi sur le parrainage à l’Assemblée nationale. Mardi prochain, le Frn tentera de montrer qu’«on n’arrête pas la mer avec ses bras».
bgdiop@lequotidien.sn