Le ministère de la Culture a bien anticipé la célébration ce lundi de la Journée internationale du livre, en accordant une importante subvention aux associations d’écrivains et d’éditeurs. Un coup de main qui ne règlera certainement pas tous les problèmes, mais qui n’en reste pas moins fortement bienvenu.

Le ministère de la Culture vient d’accorder des subventions d’un montant total de 290 millions de francs Cfa aux différentes structures regroupant les écrivains et les éditeurs sénégalais. Les chèques de cette subvention ont été remis à Alioune Badara Bèye et Aminata Sy qui président aux destinées de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes) et de l’Association sénégalaise des éditeurs (Ase) respectivement. La cérémonie s’est tenue à la direction du Livre et de la lecture, en prélude à la célébration de la Journée internationale du livre et du droit d’auteur, prévue le 23 avril.
Cette enveloppe totale de 290 millions de francs Cfa sera distribuée entre 25 associations d’éditeurs et d’écrivains bénéficiaires, a indiqué le directeur de Cabinet du ministre de la Culture. Pour l’exercice 2018 et sur une enveloppe de 500 millions, représentant le Fonds d’appui dédié à l’édition, «290 millions sont consacrés aux subventions qui vous sont allouées, soit 58% de la dotation totale», a souligné Lamine Sarr. Ce pourcentage monte à «70 % en intégrant les ressources consacrées à la participation du Sénégal aux salons internationaux auxquels vos représentants prennent activement part».
Selon le directeur de Cabinet du ministre de la Culture, «de 2014 à 2017, l’enveloppe consacrée à l’appui à l’édition est passée du simple au double et aura permis d’enregistrer des résultats appréciables qui font la fierté de notre vitrine éditoriale». Il a rappelé que le président de la République, Macky Sall, avait décliné depuis le 26 décembre 2013 «un ambitieux programme de relance du livre et de la lecture», compte non tenu de «sa ferme volonté de promouvoir les acteurs de ce secteur stratégique de la vie nationale». «En fonction du catalogue des éditeurs, de la taille de leur entreprise, les subventions sont modulées. Cela va de trois millions de francs Cfa pour certains à quarante-cinq millions pour d’autres», a précisé le directeur du Livre et de la lecture, Ibrahima Lô.
Pour la présidente de l’Asso­ciation sénégalaise des éditeurs, Aminata Sy, «ces subventions sont très importantes, car notre pays, à l’instar d’autres pays africains, n’a pas encore atteint une véritable industrie du livre».
Mme Sy, soulignant que les acteurs de la chaîne du livre «peinent à vivre de leur métier», a plaidé pour un quota en faveur de l’édition nationale, une lutte plus soutenue contre la contrefaçon du livre, «un grand fléau», ainsi qu’une meilleure formation des éditeurs. «Le manuel scolaire est le moteur de la croissance des entreprises d’édition. Et chaque année, le budget de l’Etat alloue une enveloppe chiffrée à plusieurs milliards pour son approvisionnement. Cet important marché reste quasiment inaccessible à la majorité des entreprises d’édition nationale», a-t-elle indiqué.
Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal, a lui salué cet appui du département de la Culture, estimant qu’il faut «alléger les difficultés des associations qui s’organisent». «Nous traversons des difficultés énormes et les cotisations ne sont pas importantes, mais l’appui du ministère est considérable et va permettre à alléger nos charges fixes, à entretenir notre personnel, à assurer les déplacements des écrivains dans les salons et à organiser des ateliers d’écriture», a-t-il souligné.
aps