L’expertise sénégalaise n’est plus à démontrer concernant la transplantation rénale avec la quatrième opération du genre réalisée samedi dernier par une équipe exclusivement sénégalaise. Le défi aujourd’hui afin de soutenir la progression de ce programme, c’est la mise en place d’un système de financement. Par Dieynaba KANE –

C’est un succès à la hauteur du défi : la réalisation d’une 4e transplantation rénale ce samedi 27 juillet 2024 à l’Hôpital militaire de Ouakam (Hmo) avec une équipe, exclusivement sénégalaise, composée de membres du consortium Hmo-Dantec et d’un chirurgien vasculaire, montre que le Sénégal a l’expertise nécessaire dans ce domaine. L’autre défi aujourd’hui c’est le financement. D’ailleurs, dans son communiqué annonçant cette quatrième transplantation, le président du Conseil national du don et de la transplantation d’organes et de tissus, Pr El Hadji Fary Ka, a plaidé pour un système de financement.

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Dans son document, Pr Ka soutient que «la mise en place d’un système de financement de la transplantation rénale avec donneur vivant apparenté pour les patients souffrant de cette pathologie pourrait soutenir la progression de ce programme».

Il faut souligner qu’avec la mise en place du Conseil national du don et de la transplantation (Cndt), la procédure est bien encadrée, seulement l’opération, qui demande énormément de moyens, n’est pas accessible à tous les patients souffrant de cette pathologie.

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Le Pr Abdou Niang, enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et président de la Société sénégalaise de néphrologie, dialyse et transplantation, avait fait savoir, lors d’une rencontre à Mbour, que les greffes coûtent de l’argent. Il en veut pour preuve l’évaluation qui a été faite récemment concernant la greffe. Selon lui, «on a évalué à près de 15 millions une greffe». «Ce qui fait qu’aujourd’hui, si on veut greffer avec équité, il faut que l’Etat investisse sur la greffe», avait-il suggéré.

Lors de cette même rencontre, Pr Niang avait insisté sur l’expertise et la compétence des médecins sénégalais dans ce domaine. «Pendant longtemps, nous avons été frustrés de ne pouvoir faire la transplantation rénale au Sénégal, surtout que nous avons les ressources humaines. Nous avons pu, en novembre dernier, faire les premières greffes rénales au Sénégal. Pour nous les techniciens, c’était pour montrer aux autorités que nous avons l’expertise pour le faire. Nous avons été appuyés par une équipe étrangère, mais aujourd’hui nous pouvons réaliser ces greffes ici au Sénégal», avait-il assuré. La quatrième transplantation effectuée par une équipe exclusivement sénégalaise a confirmé ses propos.

Aujourd’hui l’autre paire de manches c’est le financement de l’opération.
dkane@lequotidien.sn