Qui sera le prochain Secrétaire général du Parti socialiste ? Jusqu’à sa mort, Ousmane Tanor Dieng n’a pas désigné de successeur. Ce sera une des questions que le Ps doit résoudre. «Ma succession n’est pas à l’ordre du jour. Je ne crois pas que c’est le moment aujourd’hui, dans ce contexte-là (crise au Ps) de quitter la tête du parti. Je vais encore rester pour un temps», avait répondu Tanor en août 2018 lors de son dernier passage au Grand jury de la Rfm. Avant d’ajouter : «Pour le moment, le parti se penche sur la vente des cartes de membre et après, un congrès sera convoqué. Comme pour le pays, je ne veux pas que le parti soit entre des mains inexpertes.» Investi par toutes les instances du parti comme candidat au prochain congrès qui devait se tenir en 2018, Tanor laisse derrière lui un parti qui se cherche un leader capable de faire l’unanimité. «Il était la seule personne qui faisait l’unanimité au sein du parti», a regretté Yéya Diallo sur la Rfm hier. Mais la nature a horreur du vide. Serigne Mbaye Thiam va-t-il se lancer ? «Il serait indécent pour moi de profiter de ce jour de tristesse et de perte immense pour me prononcer sur des questions politiques», a coupé court le ministre de l’Eau et de l’assainissement hier au domicile du défunt, à Fann Résidence. Le chargé des Elections au Ps avait tout de même assuré lors des Marches du Quotidien en février 2017 qu’il ne se déroberait pas si des militants portent sa candidature au Secrétariat général du parti.
Mais l’autre larron pourrait s’appeler Aminata Mbengue Ndiaye. La Secrétaire générale adjointe du Ps, numéro 2 dans la hiérarchie du parti, pourrait faire valoir son expérience. Et là aussi, Tanor s’est gardé de toute préférence à un potentiel successeur. «Serigne Mbaye Thiam ou un Abdoulaye Wilane ? Non, je n’ai pas le droit d’avoir un candidat. Mais je réfléchis à ça, je ne veux pas que le parti soit entre des mains inexpertes», avait-il tempéré. A moins que Khalifa Sall ne sorte de prison et revienne à la maison. Une perspective improbable actuellement mais pas impossible. Ousmane Tanor Dieng avait appelé à des retrouvailles avec Khalifa Sall, Me Aïssata Tall Sall et autres dissidents au lendemain de la Présidentielle. L’opération retour a commencé avec Banda Diop, puis Bamba Fall qui n’a pas encore officialisé son retour au bercail. «La vie d’un parti est parfois minée par des divergences. C’était le cas entre Mamadou Dia et Senghor mais entre Abdou Diouf et Moustapha Niasse ou Djibo Ka. C’est le cas entre Tanor Dieng et certains membres du Parti. C’est la vie d’un parti qui est comme ça mais pas l’homme», a rappelé le maire de la Médina et proche de Khalifa Sall. Une chose est sûre : Tanor a laissé au Ps des chantiers inachevés.

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