Depuis vendredi, la pluie continue à tomber sur tout le pays, provoquant de nombreux dégâts et au moins trois cas de décès. En Arabie Saoudite où il effectue le petit pèlerinage, le Président Sall a exprimé sa compassion aux sinistrés, admis la difficulté à faire face à cette situation. Mais, il annonce que l’Etat va poursuivre ses efforts en validant, d’ici décembre, un nouveau plan décennal des inondations.Par Justin GOMIS –
A la Mecque, il avait les yeux rivés sur la situation du pays, arrosé par de fortes pluies ce week-end. Déjà trois personnes ont perdu la vie à cause de ces fortes précipitations. «Je présente mes condoléances aux familles qui ont perdu des êtres proches, a-t-il dit dans son message. Nous avons décompté trois pertes en vies humaines, avec ces pluies diluviennes, qui sont tombées avec une très (très) forte intensité et en très peu de temps. Ce qui fait que forcément, l’eau vient avec une force redoutable. Cette eau stagne ou déborde avec naturellement des conséquences sur l’habitat», précise le Président Sall dans un message publié par la Rts. A Sadel, village situé dans le département de Matam, à quelques encablures du fleuve Sénégal qui menace de sortir de son lit, un bâtiment en banco s’est effondré sous la furie des eaux, provoquant un mort. A Cambérène, un gamin de 13 ans a été tué par électrocution. A Yeumbeul Nord, un cas de noyade a été recensé. Etreint par la tristesse, Macky Sall se montre presque impuissant face à cette situation exacerbée par les effets liés aux changements climatiques. «Donc, ça fait trois décès, c’est beaucoup. En même temps, nous vivons des périodes de dérèglement climatique. Il est très difficile de prévoir aujourd’hui ce qui va se passer d’une année à l’autre. Déjà, la météo avait indiqué que les fortes pluies se concentreraient autour de la fin du mois d’août et début septembre.» La situation risque de ne pas s’améliorer, car des activités pluvio-orageuses seront notées sur la quasi-totalité du pays avec toutefois des intensités assez fortes prévues sur les localités proches du littoral (axe Dakar-Ziguinchor) ce lundi aussi, selon le dernier bulletin de l’Agence nationale de la météorologie et l’aviation civile (Anacim). Il enchaîne en essayant de rassurer les populations : «Après, ça va s’estomper. Dans cette séquence temporelle, nous sommes exposés à des risques. C’est pourquoi, depuis le déclenchement du Plan Orsec, nous l’avons maintenu. Tout le dispositif est sur place pour apporter les secours de l’Etat, organiser la riposte, c’est-à-dire assister les populations, évacuer les voies d’eau et apporter aussi le soutien aux ménages impactés.» Selon lui, les ministres de l’Intérieur, de l’Eau et de l’assainissement et du Développement communautaire en charge de la solidarité nationale vont continuer à «être au chevet de ces populations impactées, poursuivre le travail qui sera renforcé». Il annonce qu’on «travaille sur le second Plan décennal de lutte contre les inondations qui sera validé avant la fin de l’année». Par contre, il espère la fin de l’occupation des zones non aedificandi. «On est en train de faire des efforts dans le domaine de l’assainissement. Mais, c’est difficile de rattraper parce que les gens s’empressent toujours de lotir et d’occuper des zones inondables. C’est inacceptable», rappelle le Président Sall.
Lors du dernier Conseil des ministres tenu le 10 août dernier, il a demandé à ses ministres de formuler, «avant décembre 2022, un nouveau programme d’investissements massifs en matière d’assainissement (eaux pluviales), intégrant des projets et zones prioritaires, selon la cartographie nationale des inondations, disponible, et les évaluations techniques et financières, réalisées».
Il faut savoir que le budget du Programme décennal de lutte contre les inondations (2012-2022), validé le 19 septembre 2012 lors d’un Conseil présidentiel, était évalué à plus de 766 milliards F Cfa.
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