Buskers, terme allemand pour désigner «les artistes de rue», est le nom du festival de Berne qui se tient tous les ans dans la vieille ville, depuis plusieurs décennies, et regroupant des artistes venus du monde entier. Pour cette année, le Sénégal a été bien représenté par le groupe Djéli Ndiaye qui a fait vibrer, pendant trois jours d’affilée, les rues de la vieille ville de Berne au rythme des sonorités, chants et danses du Sénégal. Basé à Genève en Suisse, ce groupe familial a été formé en 2002 par Mbar Ndiaye, le lead-vocal, et ses frères. A l’en croire, depuis deux ans, le festival les contacte. Mais, faute de temps avec un calendrier chargé, le groupe n’a pas pu y participer. C’est finalement cette année que le groupe a pu participer en y apportant un cachet sénégalais. «Le festival est une très bonne chose, en plus d’être un cadre d’échanges et d’expression culturelle qui nous permet de montrer, d’exporter et de valoriser notre patrimoine culturel», a expliqué Mbar Ndiaye. Il poursuit en ajoutant : «C’est ce que nous avons de plus cher : notre identité culturelle.» Talentueuse danseuse du groupe avec une bonne maîtrise des pas et gestes, conjuguée à une bonne maîtrise corporelle, Khady Sarr n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction de participer au Festival des Buskers de Berne. «On est au cœur de l’Europe, où on se retrouve dans un festival sur l’espace public avec beaucoup d’artistes d’origines diverses et proposant des offres artistiques différentes. Participer à ce rendez-vous où l’on propose aussi notre culture sénégalaise nous fait plaisir», renchérit-elle.
Pour elle, c’est une dynamique qu’elle souhaiterait voir grandir car, confesse-t-elle, «la particularité du festival est que notre cachet provient directement du public par un geste symbolique que chacun fait à la dimension et hauteur de ses moyens». Derrière toute cette chorégraphie et offre à la fois culturelles et artistiques, se cache un message plein d’humanisme, de paix et d’amour dans les cœurs. «Une vie sans art ne mérite pas d’être vécue. C’est pourquoi nous délivrons un message de vie dans notre offre artistique», entonne Khady Sarr. Selon elle, l’art permet d’harmoniser les cœurs, de chasser le stress et réunir les personnes autour de l’essentiel. C’est un puissant vecteur de communication et d’intégration. «On est très satisfaits de pouvoir lire la joie sur tous ces visages qui se retrouvent dans ce que nous faisons et qui l’apprécient», conclut-elle.
Par ailleurs, elle n’a pas manqué d’interpeller les autorités sénégalaises, notamment celles en charge de la culture, d’initier des offres culturelles de ce genre dans les quatre coins du pays, pour davantage valoriser notre patrimoine culturel et le rendre accessible pour une meilleure appropriation. «L’Europe nous donne les opportunités et cadres d’expression pour montrer et promouvoir nos cultures, mais nous aimerions voir ça en Afrique, et au Sénégal en particulier. On a un patrimoine culturel très riche et varié, et qui fait notre fierté», a-t-elle plaidé. Chaque année, ce festival accueille plus de soixante mille visiteurs qui viennent de partout. C’est au cœur de la ville, en plein air, que le festival tient son quartier général, avec les spectateurs et autres festivaliers, dans une atmosphère électrique envoutante. De manière itinérante, les artistes se produisent d’un lieu à un autre avec de la musique, de la danse, de la comédie, des marionnettes et de nombreux autres arts de rue.
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