Pour cette année, il n’y a pas eu de classement des établissements au Concours général. La décision prise par le ministre de l’Education nationale, M. Serigne Mbaye Thiam, est dénoncée avec vigueur par le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr). Selon les syndicalistes, par cette mesure, le ministre cherche à cacher l’échec du management du système éducatif.

La suppression pure et simple du classement des établissements au Concours général est une pilule décidément trop amère. Après les enseignants du lycée Limamou Laye de Guédiawaye, c’est au tour du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/ Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr) de dénoncer la décision du ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam. Selon ces syndicalistes, cette décision du ministre cherche en réalité à cacher les échecs du système en place. «Accepter que le lycée Seydina Limamou Laye s’est classé premier, ce serait, aux yeux du ministre de l’Education, un aveu d’échec de sa politique consistant à se focaliser sur des écoles ‘’vitrines’’, à qui il donne tous les moyens et qui, de surcroît, opèrent une sélection à l’entrée», s’indignent les syndicalistes. Cette année, le lycée Seydina Limamou Laye a obtenu au Concours général 20 distinctions (12 prix et 8 accessits) là où le lycée de Diourbel en a obtenu 16 distinctions (11 prix et 5 accessits), 9 distinctions (6 prix et 3 accessits) pour le Prytanée militaire de Saint-Louis et 9 distinctions (6 prix et 3 accessits) pour la Maison d’éducation Mariama Ba. Seulement, la décision du ministre d’abolir les classements a privé le lycée de la banlieue de son heure de gloire. Mais selon les syndicalistes, accepter ce classement, «ce serait également reconnaître que la grève des enseignants qu’il (Ndlr : le ministre de l’Education nationale) présente comme la source de l’échec des élèves n’en est pas la principale cause puisqu’un lycée public où les enseignants font la grève est parvenu à se classer premier au concours le plus sélectif du pays». Le Sudes/Esr poursuit : «Humiliation supplémentaire, le lycée Seydina Limamou Laye, dépendant du ministère de l’Enseignement technique, son succès montre, si besoin en était, que le management de l’éducation nationale par Serigne Mbaye Thiam est inefficient voire contre-productif.»
Selon le Sudes, les équipes pédagogiques de ces écoles sont également méritantes même si Seydina Limamou Laye, qui a subi de plein fouet, contrairement aux autres lycées dits d’élite, les coupes budgétaires décidées par ce gouvernement, «est particulièrement méritant, vu les conditions de travail de ses personnels». Raison pour laquelle le syndicat «exige le rétablissement sans délai du classement des établissements au Concours général» et «appelle le ministre Serigne Mbaye Thiam à tirer la seule leçon qui s’impose du succès du lycée Seydina Limamou Laye». Le Sudes souligne ainsi que le but du ministère «ne doit pas être de promouvoir une poignée d’écoles favorites, mais de construire un système éducatif viable dans lequel l’engagement des enseignants assure à chaque enfant de ce pays, quel que soit son milieu social, un environnement propice à l’éclosion de ses talents».
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