Idrissa Seck, Ousmane Sonko, Madické Niang et Issa Sall condamnent le projet de loi supprimant le poste de Premier ministre qui sera examiné le 4 mai prochain. Ces 4 candidats malheureux à la dernière Prési­dentielle dénoncent cette démarche du chef de l’Etat «sans concertation préalable et par voie référendaire».

Leur réaction était attendue depuis l’annonce du projet de suppression du poste de Premier ministre. Leur silence avait étonné plus d’un. Alors que ledit projet passe à la plénière le 4 mai prochain, les quatre candidats malheureux brisent enfin le silence. «Les présidents Idrissa Seck, Ousmane Sonko et Maître Madické Niang se sont réunis le jeudi 25 avril 2019 au domicile de ce dernier. Le président Issa Sall, absent du territoire national, après avoir échangé avec le président Madické Niang, a marqué son accord sur la position des trois autres», rapporte un communiqué. Tous «réprouvent le fait que des modifications aussi substantielles de la Constitution aient été initiées en l’absence de toute forme de concertation». MM. Seck, Sonko, Niang et Sall d’ajouter : «Des réformes d’une si grande ampleur ne seraient légitimes que si elles sont effectuées par voie référendaire. En effet, pour une Constitution modifiée par référendum seulement en 2016, l’initiative de supprimer le poste de Premier ministre exige une nouvelle consultation du Peuple souverain, d’autant plus que ce projet n’a été mentionné dans aucun des programmes proposés aux Sénégalais lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019.» En conséquence, les adversaires de Macky Sall con­damnent «la démarche entreprise pour modifier à nouveau la Constitution sans concertation préalable et par voie parlementaire». Le communiqué précise que les candidats de l’opposition ont décidé de «poursuivre ultérieurement leurs discussions sur les autres aspects de cette question et d’autres sujets d’actualité nationale».
Mais ils ne seront pas les seuls dans l’opposition à dénoncer cette réforme. Abdoul Mbaye a, lui aussi, dans une lettre adressée aux «députés du Peuple», notam­ment ceux de la majorité, demandé à ces derniers de «refuser par dignité le jeu de cache-cache sur des questions aussi importantes que notre Loi fondamentale et l’architecture institutionnelle de notre démocratie».
hamath@lequotidien.sn