Me Khassimou Touré, avocat de la défense  : «Le 3 janvier, il y a de fortes chances que le dossier ne puisse pas être retenu»

«Au terme des dispositions pertinentes de l’article 174 du Code de procédure pénale, avant que le procureur ne saisisse le Tribunal compétent pour juger d’une affaire, il faut que les citations soient bien faites, que toutes les parties soient informées de la date et du lieu indiqué pour la tenue du procès. En l’espèce, il est avéré qu’aujourd’hui ces dispositions n’ont pas été respectées. Et le Tribunal en a tiré toutes les conséquences (…). Nous, les avocats de la défense, avons des témoins à citer à comparaître et que cette affaire a été renvoyée d’office. Ce n’est pas à la demande ni de la partie civile ni de l’agent judiciaire de l’Etat, ni de la défense (…). Donc, le 3 janvier, il y a de fortes chances que le dossier ne puisse pas être retenu.»

Me Baboucar Cissé, avocat de l’Etat : «Les prévenus n’ont pas nié les faits qui leur sont reprochés»
«On s’attendait à ce renvoi puisqu’il s’agit d’une affaire qui vient pour la première fois et qui a été enrôlée à l’audience ordinaire de la 2ème Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar. Le Tribunal a estimé devoir renvoyer cette affaire à l’audience spéciale du 3 janvier. Et donc on s’attendait à ce renvoi auquel on ne peut pas s’opposer parce que simplement il y a certaines formalités qui n’ont pas été accomplies et qui doivent l’être pour permettre éventuellement la tenue de ce procès. Ils sont libres de dire qu’il s’agit d’un procès politique, mais nous, nous avons un dossier en béton qui a fait l’objet d’abord d’un rapport de l’Inspection générale d’Etat, d’une enquête préliminaire et d’une instruction. Les prévenus n’ont pas nié les faits qui leur sont reprochés. Nous sommes sereins.»